Figure de la presse panafricaine, le journaliste franco-sénégalais Ibrahima Signaté s’est éteint vendredi 7 novembre dernier à l’âge de 72 ans à Paris. Premier journaliste sénégalais à faire partie de la rédaction de « Jeune Afrique », Ibrahima Signaté est une des plumes de l’Afrique ayant franchi les différentes étapes de la profession.
Il faisait partie des grands reporters de « Jeune Afrique » des années 1970 qui dérangeaient – au même titre que le malgache Sennen Andriamirado et le guinéen Siradiou Diallo (tous partis dans l’au-delà).Le défunt avait fait montre d’une vocation précoce de journaliste en gérant un petit journal « Dakar Etudiant » à l’Université de Dakar. Après l’hebdomadaire de Béchir Ben Yahmed, Ibrahima Signaté s’était épanoui en créant « Afrique Tribune ». Il a été également gérant de « L’Ouest Africain “, et a occupé plusieurs fonctions au Sénégal : directeur de la Communication auprès du ministère de l’Information, directeur du bureau d’Information du Sénégal en France. De 1989 à 1996, il a dirigé la rédaction d’ « Afrique Asie » de Simon Malley, une publication idéologiquement opposée à contre Jeune Afrique. Ibrahima Signaté fut aussi un des pionniers des médias net du Gabon en étant directeur de rédaction de Gabonews.com en 2004. L’homme n’était pas que journaliste, car il a aussi écrit des livres.
Parmi ses ouvrages, citons entre autres « Med Hondo, un cinéaste rebelle » en 1994 et « Afrique entre ombre et lumière. Carnet d’un journaliste » en 2004. Son dernier livre s’intitule « L’Afrique condamnée à l’espoir » paru chez “L’harmattan” cette année, et dans lequel il fait savoir que la démocratie est une nécessité pour l’Afrique. Plus encore, il était un essayiste.
En mai dernier, dans le cadre des Assises nationales du Congo Brazzaville, Ibrahima Signaté participait à une table ronde sur l’alternance démocratique en Afrique. Il avait exposé sur le thème « l’expérience des Assises nationales du Sénégal ». Un engagement à même de servir de modèle à la jeune génération. La levée du corps du confrère a eu lieu mercredi 12 novembre à l’hôpital Tenon (Paris) avant le rapatriement de la dépouille au Sénégal. Il a été inhumé à Dakar, la capitale sénégalaise le jeudi 13 novembre dernier.
Paix à son âme!
James RAMAROSAONA, depuis Madagascar