L’ambiance était surchauffée, mardi 19 juillet 2016 dans la capitale politique et d’administrative ivoirienne, à l’occasion de la deuxième journée de protestation contre la Compagnie Ivoirienne de l’Electricité (CIE), pour les dernières factures émises.
Tôt le matin, des consommateurs ont investi la Nationale A3, en face de l’agence CIE de la ville. Enfants, femmes et jeunes gonflés à bloc ont scandé des insultes contre la CIE et le Chef de l’Etat, SEM. Alassane Ouattara : « CIE voleur, Alassane Voleur ».
Les plus radicaux, sans même attendre les résultats de la rencontre entre certains des leurs , le préfet de région, préfet du département de Yamoussoukro et le Directeur Régional de la CIE , ont intimé l’ordre au cortège du premier ministre Daniel Kablan Duncan qui venait d’une mission au Nord du pays, de faire demi-tour au niveau de la gare routière. Un autre cortège et des véhicules de plaque jaune ont subi le même sort.
Munis de cailloux, bâtons et gourdins, des manifestants s’en sont pris aux forces de l’ordre stationnées à l’entrée de l’agence CIE.
Un échange de tirs de gaz lacrymogène et de jet pierres entre les deux parties s’en est suivi de 12h40 mn à 13h30.
Débordés par la persistance et la force des jet de pierre des manifestants, les agents de la police et de la gendarmerie obtiennent le renfort des éléments du CCDO, l’Escadron mobile, de la 6e légion de la Gendarmerie et d’un détachement du groupement N°2 de la Garde Républicaine , pour repousser les manifestants jusqu’au quartier Dioulakro (Dioulabougou) où le plus gros contingent des manifestants mécontents habite.
Les protestataires replient mais refusent de s’avouer vaincus, et demandent le soutien de camarades des autres quartiers, notamment Kokrénou, SOPIM terrains 1,2 et 3 et N’zuessy.
Le groupe va alors se scinder en deux pour mieux contourner les forces de l’ordre.
Puis des manifestants mettent le feu à un véhicule personnel stationné à l’entrée du dispensaire de l’Agence CIE, mettent le dispensaire sens dessous dessus.
Des éléments de la 5ème compagnie du Groupement des Sapeurs Pompiers Militaires appelés au dernier moment pour éteindre le feu du véhicule incendié n’ont pas pu rien faire.
Ce sont les éléments de la Police Judiciaire (PJ) avec des tirs de sommation et une course poursuite dans les concessions, qui ont pu calmer l’ardeur des manifestants.
Cinq manifestants qui voulaient voler les mobiliers de bureau et les climatiseurs du bureau annexe de l’agence CIE ont été arrêtés, bastionnés et mis en garde à vue à la préfecture de police.
Les manifestants, comme le premier jour la veille, disent ne pas être prêts à lâcher l’affaire.
« Le président Ouattara devrait écouter le peuple. Les solutions qu’il a, ce n’est pas seulement pour ses proches. Qu’il pense à la population. Avant-hier, c’était la FESCI, aujourd’hui, ce sont des jeunes qui se sont sacrifiés pour le mettre au pouvoir. Cette augmentation , ce n’est qu’un décret ministériel. Il peut décider de sa suspension pure et simple », a laissé entendre Cissé Youssouf, connu dans la ville pour être un farouche défenseur de la politique du président Ouattara.
Diallo Harry à Yamoussoukro