La lutte contre l’incivisme routier a été au cœur de l’action gouvernementale durant ces dernières années à travers le ministère des transports, piloté par le ministre Amadou Koné et qui en a fait une priorité. Aussi, l’adoption du plan quinquennal 2021-2025 de sécurité routière avec comme innovations, la vidéo verbalisation dans tout le District d’Abidjan, la digitalisation des procédures de délivrances des documents et titres de transport, le tout accompagné d’une vaste campagne de sensibilisation au civisme routier, a permis de réduire considérablement les accidents de la route.
Rappelons qu’au cours de ces cinq dernières années, il a été dénombré par an, plus de 12 000 accidents corporels, plus de 1 200 tués et plus de 21 000 blessés, pour une perte moyenne de 3 % du PIB.
Face donc à ce sombre tableau, la Côte d’Ivoire s’est engagée à travailler pour réduire de manière drastique le phénomène des accidents mortels. Ainsi, le 07 juillet 2021 en conseil des ministres, il a été adopté un plan quinquennal 2021-2025 de sécurité routière. Ce plan repose sur 3 piliers majeurs ;
– L’efficience de la riposte ;
– L’anticipation par la mise en œuvre des nouvelles technologies au service de la sécurité routière ;
– L’engagement citoyen de tous pour la sécurité routière.
Quelques mois après le lancement de cette stratégie, il a été constaté une baisse de 44 % des accidents dans le district d’Abidjan.
La vidéo verbalisation et digitalisation des documents de transport
La grande innovation dans ce domaine du secteur routier est le déploiement effectif de la vidéo verbalisation dans tout le District d’Abidjan et la digitalisation des procédures de délivrances des documents et titres de transport. Tout ce dispositif est soutenu par la réactivation de la Commission spéciale de suspension et de retrait de permis de conduire qui, à ce jour, est à plus de 1 200 permis de conduire retirés à des chauffeurs indélicats.
À noter également l’action forte et remarquable de la Police spéciale de la sécurité routière (PSSR) dans le combat. Cette unité de police rattachée au Ministère des Transports dispose d’un équipement à la pointe des technologies modernes pour lutter efficacement contre le phénomène de l’incivisme routier. Dotée de véhicules et motos adaptés, avec des policiers formés aux questions de sécurité routière, elle a pour mission essentielle la prévention, avec une présence dissuasive contre les mauvais comportements sur la route. Outre la répression, elle fait également de la pédagogie auprès des automobilistes.
Selon un rapport qu’elle a produit en avril 2022, elle a enregistré 3 553 infractions contre 4 500 en mars 2022, soit une baisse de 21,04% des infractions de la route.
Toutefois, bien que l’on ait pu observer depuis septembre 2021 une accalmie sur les accidents aux bilans lourds depuis le lancement de la semaine nationale de la sécurité routière (SNSR) et des résultats remarquables avec la vidéo verbalisation sur Abidjan, le double accident du lundi 1er août 2022 et qui a causé la mort de 38 personnes dans les zones d’Alepe (21 décès) et Yamoussoukro (17 décès) montre bien l’existence encore de quelques poches d’incivisme routier de la part des chauffeurs indélicats surtout à l’intérieur du pays.
Accélérer la sensibilisation à l’intérieur du pays
Enfin s’il faut noter que les actions gouvernementales ont permis d’enregistrer plus de 60% de morts en moins à Abidjan au premier semestre 2022 comparativement au 1 er semestre 2021 selon l’office de la sécurité routière (Oser), il va falloir accélérer le déploiement sur l’intérieur du pays notamment les 4 axes les plus meurtriers dont ceux sur lesquels il y’a eu ces accidents de ce lundi 1er août 2022. A savoir la route de l’est et la route de l’ouest à partir de Yamoussoukro.
Philippe Kouhon