Le Département du Travail des Etats-Unis vient de publier son dernier rapport (Sweat and Toil 2018) sur les pires formes du travail des enfants dans le Monde. Le rapport reconnait les efforts significatifs des autorités ivoiriennes et classe la Côte d’Ivoire parmi les 12 meilleurs élèves du Monde sur 134 pays concernés et le distingue pays ayant reçu la plus haute évaluation durant six années consécutives.
La Loi américaine sur le commerce et le développement de 2000 (TDA), dispose que tous les pays doivent démontrer leur engagement à éliminer les pires formes de travail des enfants afin d’être éligibles en tant que pays en développement bénéficiaires du Système généralisé de préférences, telles que celles qui sont disponibles dans le cadre de la loi sur la croissance et les opportunités d’affaires en Afrique. Ainsi chaque pays dans le rapport TDA reçoit une évaluation qui indique clairement les conclusions du Secrétaire du travail concernant le niveau d’avancement de chaque pays dans ses efforts pour éliminer le travail des enfants au cours de la période considérée.
C’est dans ce contexte que la Côte d’Ivoire a reçu en 2018, la plus haute évaluation des avancées significatives, et fait partie des 12 pays qui ont obtenu ce rang sur un total de 134 pays évalués. Le pays a également selon le rapport, franchi une autre étape importante en recevant la plus haute évaluation durant six années consécutives.
Les efforts ivoiriens dans la lutte contre le travail des Enfants ont payé.
La Côte d’Ivoire avec en première ligne, la première Dame, Dominique Ouattara, qui a fait de la lutte contre le travail des enfants, son principal cheval de batail depuis l’accession au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011 vient d’être récompensée.
Parmi les points positifs relevés par le rapport Sweat and Toil sur le travail des enfants, on note :
Concernant les conventions internationales, le rapport a dit :
Le rapport indique que la Côte d’Ivoire a ratifié les Conventions suivantes :
Convention n° 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’admission à l’emploi
Convention n° 182 de l’OIT sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination
Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant (CDE)
Protocole facultatif se rapportant à la CDE, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants
Protocole facultatif se rapportant à la CDE, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armées
Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transfrontalière organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants.
Concernant l’éducation et de la protection des enfants, le rapport a dit :
Le rapport indique qu’en Côte d’Ivoire :
L’école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans
L’école publique est gratuite
Le travail des enfants est interdit
La traite des enfants est interdite
L’exploitation sexuelle des enfants est interdite
L’utilisation des enfants pour des activités illicites est interdite
Le recrutement forcé des enfants dans l’armée est interdit
Sur l’application de la loi pénale, le rapport a dit :
Le rapport souligne que les services chargés de l’application de la loi ont été renforcés
Des enquêtes de police ont été réalisées
79 trafiquants ont été condamnés à des peines d’emprisonnement fermes
Sur les mécanismes de coordination, le rapport a dit :
Le rapport indique que des structures de coordination existent et sont opérationnelles, il s’agit, du CNS, du CIM et du Comité National de lutte contre la traite des personnes.
Le rapport mentionne également le CLCCG et le SOSTECI comme des cadres et des mécanismes de coordination.
Sur les politiques nationales, le rapport a dit :
Le rapport cite les Plans d’Action suivants :
Le Plan d’Action National 2019-2021 de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants
Le Plan d’Action National et la Stratégie Nationale 2016-2020 de lutte contre la traite des personnes
Le Plan National de Développement
La Politique Nationale de Protection de l’Enfant.
Concernant les programmes sociaux, le rapport a dit :
Le rapport cite entre autres :
Le programme d’animation communautaire mise en œuvre par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Le fonds national de la solidarité.
Toutefois, en dépit des avancées significatives réalisées par la Côte d’Ivoire, le rapport indique que des enfants continuent d’être impliqués dans les pires formes de travail des enfants dans la culture du cacao et du café. Il souligne également que la coordination concernant la collecte des données au niveau des Ministères techniques constitue un défi important.
Les recommandations du rapport sur la Côte d’Ivoire
Le rapport recommande les mesures suivantes pour permettre à la Côte d’Ivoire de progresser encore plus sur la voie de l’élimination du travail des enfants, à savoir : le renforcement de l’Inspection du Travail en autorisant les Inspecteurs du travail à imposer des sanctions et l’accroissement du nombre des Inspecteurs du Travail pour qu’il corresponde aux standards recommandés par l’OIT.
Le rapport recommande l’amélioration de la coordination en matière de collecte des données au niveau des Ministères et au niveau des régions.
Le pays devra aussi Intégrer des stratégies d’élimination et de prévention du travail des enfants dans toutes les politiques pertinentes.
Le rapport recommande également, une amélioration de l’accès à l’éducation en éliminant tous les frais liés à la scolarité, en améliorant l’accessibilité des écoles, en veillant à ce qu’il n’y ait pas de violence physiques et sexuelles dans les écoles et en augmentant le nombre d’enseignants, d’installations sanitaires et d’écoles, en particulier dans les zones rurales. Et enfin, veiller à ce que les victimes des pires formes de travail des enfants aient accès à des services sociaux dans tout le pays.
Philippe Kouhon avec sercom, Première Dame