Amnesty International appelle à la protection des défenseurs des Droits de l’homme qui luttent contre la corruption en Afrique de l’ouest et du centre, à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption et du 20ème anniversaire de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Dans un rapport intitulé “La lutte contre la corruption en péril” publié le mardi 11 juillet 2023, Amnesty International met en lumière la répression et la violence subies par les défenseurs des Droits humains qui dénoncent la corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon l’organisation, ces défenseurs risquent des arrestations, des harcèlements, des détentions arbitraires, des amendes et même la mort pour avoir révélé des actes de corruption. Les gouvernements de la région sont appelés à prendre des mesures concrètes pour protéger et soutenir ces défenseurs, conformément à leurs obligations internationales en matière de droits humains.
Amnesty International souligne l’importance des défenseurs des Droits humains dans la lutte contre la corruption et la promotion des droits fondamentaux. Toutefois, l’organisation déplore qu’ils soient victimes d’attaques, d’intimidation et de persécution lorsqu’ils dénoncent la vérité. Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, appelle les gouvernements à remédier à la culture de l’impunité qui alimente la corruption et à garantir l’accès à la justice et à des voies de recours efficaces pour les victimes.
Le rapport souligne également les cas flagrants de répression en Afrique de l’Ouest et du Centre. Au Niger, la journaliste Samira Sabou a été condamnée à une peine de prison pour diffamation, tandis qu’au Togo, le journaliste Ferdinand Ayité a été condamné à une peine d’emprisonnement et a dû fuir le pays pour sa sécurité. Au Cameroun, le journaliste Martinez Zogo a été enlevé et retrouvé mort après avoir enquêté sur des cas de corruption impliquant des personnalités politiques et des hommes d’affaires proches du gouvernement.
Amnesty International souligne la nécessité d’adopter de meilleures lois pour protéger les défenseurs des droits humains anticorruption, de lutter contre l’impunité et de garantir un environnement propice à l’enquête et au signalement de la corruption. À ce jour, seuls quelques pays de la région ont adopté des lois de protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d’alertes, et les lois sur l’accès à l’information ne sont pas pleinement appliquées.
La corruption est un fléau qui entrave la jouissance des droits fondamentaux et affaiblit la capacité des États à remplir leurs obligations en matière de droits humains. Amnesty International appelle les États de la région à poursuivre les responsables de corruption et à garantir la protection des droits des personnes qui luttent contre ce fléau. La société civile et la presse doivent également pouvoir s’exprimer librement et dénoncer les actes de corruption sans crainte de représailles.
L’appel d’Amnesty International met en évidence l’urgence de protéger les défenseurs des droits humains anticorruption et de renforcer la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il est crucial de préserver les droits fondamentaux et de garantir la transparence, la responsabilité et la justice dans la région.