Dans cette société traditionnelle, un mariage réussi est celui qui débouche sur la naissance d’un nouveau-né. L’auteur précise que l’enfant n’appartient pas uniquement au père et à la mère mais, à toute la grande famille. Il souligne que les décès ne sont pas fortuits, il y a toujours une explication.
Quant aux funérailles, elles se font de façon fastueuse avec des frais de séjour de conservation du corps, du déplacement à appauvrir les familles. Pour ceux qui ne se retrouvent pas encore, nous sommes en pays Akyé.
Léon Atsé de prime abord précise que selon la tradition Akyé, on naît roi et chef. C’est selon l’origine des familles et de la lignée matrilinéaire qu’on désigne le roi et le chef du village. Cette désignation procède du principe consensuel de démocratie interne propre au peuple Akan. Le chef est désigné par l’ensemble des différentes familles fondatrices du village et au sein d’un conseil de sages où figurent de vieilles femmes censées être les détentrices des généalogies des membres des grandes familles. Ce sont elles qui maîtrisent les affiliations matrimoniales.
Une fois désigné, le chef choisit ses notables au sein de chaque grande famille au prorata de leur importance. Le chef désigné n’exerce son pouvoir ou son autorité qu’après une grande cérémonie d’intronisation. Ce jour-là, les féticheuses, tout de blanc vêtues, couvrent le lieu d’une poudre blanche (kaolin) pour chasser les mauvais esprits. Le chef, lui-même, y arrive le visage saupoudré de cette poudre blanche en guise de purification et le tam-tam parleur (Attoungblan) résonne pour le glorifier. Il arrive vertu d’un pagne riche et paré d’or, arborant des colliers, sandales dorés, bracelets, bagues et colliers à la cheville, longs et grands pendentifs.

À travers cet essai, l’auteur veut faire connaître le peuple et la terre Akyé aux générations actuelles, obligées de s’enraciner pour mieux affronter les bouleversements du monde. L’auteur présente dans son ouvrage une monographie aussi complète que possible de la personnalité, et de la vie quotidien, des mœurs et de la civilisation Akyé. Il rappelle quelques faits historiques pour situer le peuple Akyé dans sa migration du Ghana en Côte d’Ivoire où il est actuellement installé.
Le professeur-écrivain présente le pays Akyé étant le territoire géographique occupé par ces Akan. En outre, il met en relief les grands traits de la culture et de la civilisation Akyé de la période coloniale à nos jours. Il soutient que les villages Akyé sont administrés traditionnellement par un chef (Hobi) ou roi ou (Kpé-yi) qui est le garant des us et coutumes. Il est secondé par un adjoint direct appelé porte-canne et qui assure en même temps les fonctions de porte-parole du chef du village.
Ensuite, viennent les quatre ou cinq notables désignés par les quatre ou cinq familles- fondatrice du village. Le peuple Akyé vit dans une société hiérarchisée à l’intérieur du village, lesquelles sont regroupés en cantons sur des démembrements spatiaux à partir de Bouapé qui fut le premier lieu de rassemblement du peuple Akyé lors de sa migration du Ghana en Côte d’Ivoire.
Les villages traditionnels Akyé ont généralement une rue centrale appelée (Gbakui) et deux ruelles latérales (M’bao). La composition interne des grandes familles est homogène, il y a d’un côté, les descendants des grandes familles-fondatrices du village qui sont considérées comme des nobles (Biabi) et de l’autre, des personnes d’origines diverses parmi lesquelles, on peut compter des esclaves de maison ou (Kpessin).
Un fait rarissime, dans son œuvre, il souligne qu’on ne se marie pas à n’importe quelle famille. C’est pourquoi, le choix peut être porté, soit sur l’homonyme de sa mère soit sur une jeune fille proposée par ses parents.
Les cérémonies de demande en mariage et de dot peuvent être séparées ou couplée. La dot, elle-même, se résume en une somme symbolique de 2 500 F cfa quand les dons en nature sont constitués de poisson, viande, tabac, sel, un litre d’huile rouge et plusieurs bouteilles de liqueur. Il faut une grosse serviette pour le beau-père et un demi-complet de pagnes avec foulard pour la belle mère.
Le jour du mariage, on expose les richesses des deux familles, à la fin de la cérémonie, le soir, la mariée est accompagnée chez son époux, au son des tambours et des chansons par ses amies de génération. Ces festivités peuvent durer plusieurs jours, selon l’assise sociale et financière des familles.
Editions Eburnie –février 2024
Avec la collaboration de Mamadou Ouattara (Lu et Résumé de l’œuvre).