L’engagement, c’est prendre position sur un fait ou dénoncer tout simplement. Partant de cette définition, Mathurin Goly Bi Irié, l’enfant de Vrigrita du canton Gonan, dans le département de Bouaflé n’en est pas en reste.
Dans son œuvre romanesque, “Sous le voile de la mariée”, il fait la satire des mœurs à travers le mariage civil dans la société Africaine. L’homme noir, l’Afrique et l’Africain en particulier a-t-il vraiment tout vendu ? Tout bradé ? Au point de mimer sans décence le peu d’humanisme qui se trouve en lui ? « Nous copions tout, sans même nous préoccuper des conséquences ». L’homme noir a tout copié chez le Blanc jusqu’à s’agripper au dernier wagon de ce qui est le plus trivial dans la société, à savoir le mariage. Même au mariage, dans le fait de se marier, l’Afrique a voulu faire comme le Blanc, voire mieux que le Blanc. Au demeurant, le mariage, c’est la famille, la famille élargie, le brassage des familles, ensuite vient les concernés eux-mêmes.
Après s’être mariée, Dian Kirala, l’épouse légitime de Jean-Jacques Gozié, sous les cieux de Zougouzaga cette ville mythique, auréolée sous un régime de séparation de bien qui va laisser tous les invités pantois. L’épouse légitime va quelque temps après, adhérer à l’association des femmes veuves du quartier. Faisant fi de ses devoirs de femmes, elle s’appuie sur l’article 7 du règlement et statuts de cette association pour chasser, la mère, les frères et toute la cohorte familiale qui habitait chez eux.
Et pourtant, pour l’homme, la famille c’est le socle, la mère, c’est comme la racine principale d’un arbre, la mettre en dehors de son toit, c’est ramer à contre-courant des valeurs qui fondent notre identité. Et pourtant, Gozié après s’être séparé de Zinzi, la femme que sa propre mère lui avait proposée en mariage, avec qui il a eu deux enfants et sa perfidie faite à Fatim Bamba, l’avocate, l’élue, contre toute attente va choisir Kirala, l’institutrice pour lui mettre la bague au doigt.
Fatim Bamba, était issue d’une famille très pieuse et musulmane, qui après plusieurs atermoiements va accepter de donner leur fille en mariage à monsieur Gozié qui à son tour va la trahir. Meutes de suspense, que retenir ?
L’auteur entend, ici, juste interpeller la femme, mère de l’humanité à avoir fière allure dans la société afin que notre monde qu’elle tient et dirige par son intuition et sa nature puisse se porter mieux car « quand la femme est enrhumée, c’est notre société entière qui tousse. », a dit le sage.
L’auteur utilise donc les faits et gestes de la Femme pour dénoncer le dysfonctionnement de la société. L’homme noir a toujours copié à l’occident pour se sentir mûrs et béatifiés. Pourtant, dans le simple domaine du mariage, les Noirs devraient au moins garder leur identité.
La femme, une fois légalement mariée, croît être investie de la divinité. Elle considère le mariage moderne comme une attestation de diplôme. Alors dans ce roman, l’auteur voudrait voir une femme noire dans l’ancrage culturel de son Afrique.
L’homme quant à lui, dans ce roman a aidé sa femme a sombré. Il a donc sa part de responsabilité dans cet échec. Cette œuvre devient donc un miroir dans nos prises de positions dans les mariages afin de découvrir nos tares pour éviter des problèmes sociétaux. Le roman est donc destiné à tous les Africains, qui croient que les Occidentaux ont une meilleure société que l’Afrique. Il est aussi conseillé aux Européens qui croient avoir légué la meilleure des civilisations à ses colonisés.
“Sous le voile de la mariée” Mathurin Goly Bi Irié
Sud éditions 2016.Avec la contribution de Kouadio Koffi Christian (Lecture et résumé de l’œuvre).
