Afrikipresse-Conakry. L’organisation internationale de défense des journalistes, Reporters sans frontières (RSF) a publié jeudi 12 février son classement annuel de la liberté de la presse. Dans le monde, les constats de l’organisme révèlent que de façon générale les conditions de travail des journalistes se sont dégradées en 2014.
Le classement indique que la Guinée a trébuché de 16 places, passant du 86ème rang en 2013 au 102ème sur 180 en 2014.
RSF justifie la régression de la Guinée par le fait d’Ebola, qui a limité l’accès des journalistes à certaines zones.
”Autre constat : l’impact en 2014 de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola. Après le lynchage de trois journalistes embarqués dans une mission de sensibilisation en Guinée-forestière par des habitants paniqués, l’accès à la zone a été interdit. Et RSF craint qu’il n’y ait eu des exactions commises par les forces de l’ordre à l’abri des regards”, fait remarquer le rapport de l’ONG.
Le classement de Reporters sans frontières permet d’établir la situation relative de 180 pays au regard de leurs performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, de respect de la sécurité et de la liberté des journalistes.
En Guinée, ce classement a été accueilli avec surprise et désolation. ”Quand j’ai reçu ce document dans ma boite e-mail, j’avoue que ma déception a été très grande. Eu égard aux efforts, aux sacrifices que l’ensemble des professionnels de l’information de notre pays ont consenti pour l’ancrage juridique et institutionnel de lois sur la liberté de la presse. Eu égard également aux sacrifices que vous reporters et journalistes avez consentis pour qu’il y ait une presse indépendante et responsable dans notre pays. J’avoue que ma déception est grande !”, s’est désolé Moussa Iboune Conté, journaliste indépendant, chargé de communication de la société civile guinéenne et porte-parole des médias.
D’après lui, la régression de la Guinée se justifie par ”la conséquence du balbutiement de la loi sur la liberté de la presse et la conséquence de la réticence manifeste des pouvoirs publics à mettre en place les nouvelles lois sur la liberté de la presse”.
Mamadou Aliou BM Diallo