Le gouvernement guinéen et les syndicats n’ont pas trouvé d’accord autour de la plate-forme revendicative de la classe ouvrière ,malgré deux semaines d’intenses négociations.
Au sortir de la réunion du lundi 1er février, au ministère de la fonction publique, le mouvement syndical a lu un préavis de “grève générale et illimitée”, qu’il déclenche à partir du lundi 15 février prochain, sur toute l’étendue du territoire et dans tous les secteurs d’activités.
Les points inscrits sur la plate-forme revendicative sont entre autres : “la baisse du prix du litre de carburant à la pompe à 5 000 francs guinéens; l’application immédiate de la nouvelle grille salariale ; la revalorisation substantielle de la pension de retraite, la suppression des barrages non conventionnels; l’arrêt des tracasseries policières, qui perturbent le transport et traumatisent les transporteurs ; la révision des conventions collectives caduques ; l’élaboration des conventions absentes ; le renforcement de la sécurité à Conakry et sur l’ensemble des axes routiers ; la subvention des centrales syndicales”.
Suivant ce préavis dont l’application rentre en vigueur , les les centrales syndicales invitent les travailleurs de la fonction publique, des secteurs mixtes et privés à une réunion extraordinaire le jeudi prochain, à la Bourse du travail, à Conakry.
Pour l’heure, le mouvement syndical reste ferme à sa décision, et prévient:”la suspension de cette grève sera conditionnée par l’application stricte et rigoureuse de l’ensemble des points inscrits dans les accords de 2015″.
C’est la plus importante pression sociale à laquelle le nouveau gouvernement Youla fait face, moins de deux mois après son installation.
Les syndicalistes ont déploré lors des pourparlers, “le refus obstiné du gouvernement de faire la moindre proposition afin de faire avancer les négociations, ou d’apporter une réponse immédiate aux préoccupations des travailleurs en particulier et du peuple en général”.
Soucieux des conditions de vie lamentables des populations, le mouvement syndical estime que, “pour faire de la Guinée un pays émergent, il faut que le pouvoir d’achat actuel des citoyens dans leur généralité, atteigne un niveau raisonnable”.
Cet avis ne semble pas satisfaire le gouvernement. Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement, ministre par intérim de la fonction publique a indiqué être “surpris” du préavis des syndicats. “Qu’à cela ne tienne, ce n’est qu’un avis de grève qui court jusqu’au 15 février. Nous avons le temps de continuer les négociations et de s’entendre sur quelque chose”.
Mais cette assurance du porte-parole du gouvernement n’est fondée d’aucune proposition convaincante.
La publication du préavis de grève vient s’ajouter à de nombreux problèmes auxquels le gouvernement Youla doit faire face, à l’immédiat. C’est le cas de la situation de 2400 enseignants contractuels “en grève”, le paiement de la prestation des universités privées qui ont renvoyé leur grève au lundi 15 février, le payement de trois mois de bourse d’entretien des étudiants de l’État , entre autres.
Aliou BM Diallo