La 2ème édition du forum de la diaspora a débuté, lundi 22 mai 2017, à Cocody-Abidjan, en présence du ministre de l’intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur, Ally Coulibaly et du premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui a ouvert les travaux. Selon le 1er ministre, pour le gouvernement, les Ivoiriens de l’extérieur comptent . Ils sont importants en terme de démographie, mais aussi en terme d’investissement, de transfert d’expérience de compétence et d’effet financier.
Ally Coulibaly a estimé que les Ivoiriens de la diaspora représentent un potentiel d’épargne considérable. Il a souhaité qu’il faille trouver des mécanismes propres à valoriser cette épargne de « nos compatriotes ». Pour lui, ces Ivoiriens sont un atout irremplaçable pour la Côte d’Ivoire. Après la cérémonie officielle d’ouverture, Afrikipresse a tendu son micro à quelques participants qui donnent ici leur opinion sur la vision du ministère, au sujet de cette population de l’extérieur, considérée désormais comme le trente deuxième région d’un pays , qui en compte 31 à l’intérieur de ses frontières nationales.
Coulibaly Fatou, présidente des ivoiriennes au Cameroun« Je salue l’initiative, il était temps »
« Le forum est d’une grande importance, dans la mesure où nous sommes venus de tout horizon pour essayer apporter une solution idoine à l’immigration irrégulière. C’est une question très importante. Surtout lorsque nous voyons dans quelle conditions partent nos concitoyens, nos compatriotes, nos frères et sœurs. C’est une très bonne initiative qu’a eue le ministre de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Ali Coulibaly. Je la salue, car il était temps qu’elle arrive. Dans le panel qui va avoir lieu, nous verrons ce que nous pouvons donner comme recommandations, suggestions. Mon souhait est que ces suggestions soient prises en compte ».
Awa Thiam, panafricaniste « La Côte d’Ivoire est profondément marquée par le panafricanisme »
« Je suis présente à ce forum en tant que panafricaniste. Et je sais que la Côte d’Ivoire est profondément marquée par le panafricanisme. La preuve, le nombre d’immigrés qu’il y’a eu dans ce pays venant un peu partout de l’Afrique. Au niveau des panels , j’en dirai un peu plus »
Diamouténé Alassane Zié, directeur de cabinet du ministre de l’intégration africaine et des Ivoiriennes de l’extérieur « Le gouvernement ne peut pas proposer seul, on attend donc leurs propositions »
« Le forum est institutionnalisé maintenant. C’est sur chaque 2 années . L’importance que nous accordons à ce forum? Vous avez vu que le thème est : « Diaspora ivoirienne 32èmerégion ». C’est une vision que nous avons. Parce qu’il y’a à peu près d’un million d’Ivoiriens qui vivent à l’extérieur. C’est l’équivalent de la population de certaines grandes régions de la Côte d’Ivoire. Avec toutes les problématique qu’il y a, comment les aider, qu’est-ce qu’ils peuvent apporter économiquement et quel est leur potentiel ? A l’occasion de ce forum, nous allons poser les bases de cette 32èmerégion. La 2ème chose concerne l’immigration clandestine qui n’est pas un sujet tabou. C’est un sujet d’actualité avec tout ce qui se passe en méditerranée , avec ces hécatombes de jeunes qui partent. Et la Côte d’Ivoire fait malheureusement partie des zones de départ avec des jeunes ivoiriens qui s’expatrient malheureusement de manière irrégulière avec tout ce que cela suppose comme problème. Donc il s’agit sans faux fuyant de voir comment on peut proposer des solutions avec les gens de la diaspora. Le gouvernement ne peut pas proposer seul, on attend donc des propositions. Puisque ceux de la diaspora sont des gens qui sont partis légalement ou illégalement, par rapport à leurs expériences, ils peuvent nous aider à trouver des solutions. C’est un débat participatif, avec les idées qui seront mises en commun pour voir comment freiner le processus pour ce qui est de l’immigration irrégulière. Concernant la 32ème région, ce sont eux qui vivent là-bas. Peut-être qu’ils ont des préoccupations par rapport à comment les gérer en dehors des institutions classiques qui sont les ambassades. Ils pourront nous dire leur potentiel économique. S’ils veulent investir en Côte d’Ivoire , ou s’ils veulent que le pays profite d’eux. Ils pourront nous dire, nous on veut faire quelque chose mais voilà notre préoccupation, voilà les frais ».
Jean-Philippe Eliard, consultant« Les envois financiers par la diaspora sont plus importants que l’aide publique au développement »
« Ce forum est d’une grande importance pour le développement de la Côte d’Ivoire. Le développement et la lutte contre l’immigration irrégulière sont deux choses qui sont liées.Quand on sait que les envois financiers par la diaspora sont plus importants que l’aide publique au développement, il y a des choses à faire dans cette direction pour que chacun contribue au développement de la Côte d’Ivoire, pour que la jeunesse ivoirienne ait du travail. Je n’ai pas de proposition particulière. Je réponds à l’invitation du DG des ivoiriens de l’extérieur ».
Bamba Souleymane, président du réseau des entrepreneurs ivoiriens de la diaspora « Ce forum est la chance pour les Ivoiriens de la diaspora »
«Ce forum est la chance pour les Ivoiriens de la diaspora. Il faut s’imprégner de la réalité des choses. Voir comment il faut échanger avec nos frères qui sont sur place. En tant que président, nous avons nos doléances à déposer sur la table. Ceci pour expliquer les faits et les problèmes que les entrepreneurs de la diaspora rencontrent. Ce forum nous permettra d’enlever une couche sur ces problèmes. Nous allons organiser une caravane de formation et d’information dans les régions de la Côte d’Ivoire pour éviter l’immigration irrégulière. Il faut montrer à nos jeunes frères qu’ici on peut travailler. Il faut les inciter à travailler sur place, en les aidant à créer leur propre entreprise ».
Par Hilaire GUEBY