La population comorienne est ouvrière à 50 % et 20 % des salariés ont un statut professionnel précaire (contrat d’intérim, CDD). 23 % des hommes actifs sont au chômage contre 51 % des femmes actives. Le taux de délinquance des jeunes comoriens en France ne cesse d’augmenter et le niveau de diplôme reste au stade BTS, DTS pour la majorité.
Depuis donc quelques années, les flux migratoires comoriens dans le monde continuent d’augmenter jour après jour. L’accroissement des mouvements migratoires du peuple est une résultante de la situation, d’extrême pauvreté du pays, de la mauvaise gestion des affaires de l’État, de l’absence d’une politique de gestion des ressources humaines, du manque d’infrastructures (sanitaires, éducatifs…), de l’incohésion sociale et tous les problèmes que vie quotidiennement chaque Comorien. Un traitement rationnel de la question migratoire appelle une nouvelle approche mettant en exergue les liens entre migration et développement.
Ces relations sont à appréhender à deux niveaux : au niveau des pays d’accueils et au niveau national. C’est une interaction bidirectionnelle qui n’exclut pas des mouvements circulatoires. Ces derniers temps, les réseaux sociaux sont bombardés des problèmes qui frappent les diasporas comoriennes dans le monde principalement en France, à Mayotte et à Madagascar. Des questions reviennent pertinemment en résonnance dans les esprits : quelles sont les motivations principales de l’émigration ? En quoi la migration contribue-t-elle au développement ou à la pauvreté du pays ? Où sont le gouvernement et le peuple comorien dans la politique étrangère ?
La réponse à ces préoccupations ramène à un paradoxe qui dure depuis l’indépendance auquel beaucoup d’intellectuels continuent de s’interroger.
Tout en s’opposant sur la question de l’île de Mayotte, sur laquelle chacun des deux pays revendique la souveraineté, la France et les Comores restent des partenaires privilégiés. Pour les Comores, l’ile mahoraise reste un territoire comorien même après sa ‘’départementalisation’’, le drapeau comorien porte toujours les quatre étoiles et la bande de couleur blanche qui représente Mayotte. Le tsunami de pauvreté qui inonde les trois iles de l’archipel poussant les Comoriens au bout et ainsi recourir à n’importer quel moyen pour entrer dans son ile voisine à la recherche de l’eldorado mahorais. La mise en place du visa Balladur qui était censé diminuer l’afflux a eu l’effet inverse et une abondance de clandestinité qui ne risque pas de s’arrêter aujourd’hui. Le secrétaire général de la présidence de la République française de 1973, Eduard Balladur est devenu l’ange de la mort.
Aujourd’hui, le peuple comorien cri, pleur, des larmes qui coulent pour les milliers de morts aux côtes mahoraises. Puis, en ce qui concerne les relations diplomatiques entre les Comores et la grande ile de Madagascar, elles ne datent pas d’aujourd’hui, Madagascar compte plus de 200 000 comoriens. D’ailleurs, beaucoup de Comoriens sont originaires de la grande ile. Fruit d’une cohésion entre les deux sociétés qui a duré des décennies et continues encore de nos jours. Malgré les massacres de plus de mille comoriens en décembre 1976 à Mahajanga par Les Betsirebaka, les rapports bilatéraux se sont mis en place depuis quelques années. À la différence de la communauté comorienne dans les autres pays, les Comoriens à Madagascar ne renvoient pas de plus-values vers leur pays.
Au contraire, ils contribuent au développement économique de l’État malgache. Les temps où les échanges commerciaux entre les deux pays étaient bénéfiques aux Comoriens est très loin. Les Comoriens qui se trouvent dans la grande ile reçoivent régulièrement des transferts de fonds que ça soit en provenance de la France, des Comores ou ailleurs… Les îles comoriennes ont connu en 1975, selon un confrère, une indépendance embryonnaire qui est l’une des causes des maux du pays. En 2011, Mayotte comme leurs ancêtres sont encore victime de la précocité et la volonté sans faille de l’État français à travers un référendum toujours décrié, pour la départementalisation qui ne fait qu’attiser les problèmes.
Aux lieux de s’acharner à trouver une solution pour faire revenir Mayotte aux Comores ce qui est peut-être en soit une cause perdue, les Comoriens devraient plutôt se consacrer sur lui-même et faire de leur pays un meilleur endroit de vie dans la paix sociale et la sécurité économique. Pour les simples raisons que les gens qui viennent à Madagascar ne sont pas là pour investir, mais pour deux grandes principales logiques la santé et l’éducation. Madagascar et les îles Comores sont des frères historiques condamnés à cohabiter ensemble dans leur intérêt.
Une contribution d’Omar Ibn Abdillah omaribn@outlook.com,
présentée par Claude Dassé