La journée internationale des archives est commémorée tous les 9 juin dans le monde. Afrikipresse fait l’état des lieux de la direction nationale de Côte d’Ivoire, située à la primature d’Abidjan Plateau , avec Bahi Gouro Venance, directeur des archives nationales de Côte d’Ivoire.
« Tous les documents que nous avons sont physiques, aucun site web pour permettre aux public de consulter les archives en temps réel. Les archives sont pourtant la traçabilité de l’action administrative. Par manque de moyens, la direction a axé ses activités sur l’assistance technique apportée aux administrations publiques ivoiriennes en matière d’organisation et de gestion des archives », déplore-t-il.
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Selon lui, tous les problèmes découlent de l’inadaptation des locaux : « Nos bureaux sont tellement étroits que nous ne pouvons pas accueillir toutes les archives de toute l’administration ivoirienne, on procède donc à la destruction des moins importants ; quand nous estimons qu’un document peut servir plus tard, on peut alors le conserver. Dans les autres pays d’Afrique notamment le Ghana et la Tunisie, ce sont des cités qui sont allouées pour la conservation des archives nationales ».
Le conservateur en chef assure que pour recueillir toutes les archives de l’administration ivoirienne, il faut l’équivalent de deux tours administratives comme au Ghana ou en Tunisie : dans ces pays, on parle de ‘’cité des archives’’. Pour lui, les archives d’un pays, d’une direction ou d’un ministère, c’est son histoire.
À cause des difficultés que rencontre cette direction, le centenaire qui devait se tenir en 2013 en Côte d’Ivoire, n’a pu l’être contrairement au Bénin et au Sénégal, et dans toute l’Afrique francophone. Il a saisi l’occasion pour interpeller l’État à faire un effort pour accroitre le budget alloué à la direction, pour donner aux archives nationales ses lettres de noblesse : « Nous sommes des techniciens, et nous sommes prêts à relever tous les défis qui s’offrent à nous, pourvu qu’on nous en donne les moyens ».
Ouattara Roxane