La tête de la stèle consacrée au général historique français Leclerc, érigée au centre administratif de la ville de Douala, a été escamotée par un activiste bien connu dans la métropole économique camerounaise : André Blaise ESSAMA. Il a comparu ce jour 18 Avril 2016, devant les juges du tribunal de première instance de Bonanjo (nom dudit quartier administratif), où une plainte a été déposée contre lui, par les autorités de la Communauté urbaine de Douala. Un procès qui tombe comme du pain béni pour certains acteurs politiques de l’opposition camerounaise,qui ont effectué le déplacement à l’audience pour apporter leur soutien au prévenu.
La scène insolite a eu lieu au quartier Bonanjo, où est dressée la stèle en mémoire du Général français Leclerc depuis plusieurs années. Si ce monument attise les curiosités des touristes et autres étrangers de passage à Douala, il incite également le questionnement sur l’opportunité de sa présence dans une ville camerounaise, de la part de certains panafricanistes nichés dans la ville. Pour comprendre les motivations qui déterminent cet agissement , André Blaise ESSAMA, a fait savoir que son action est un message en direction des autorités camerounaises, qui ont le devoir d’honorer d’abord les mémoires des valeureux fils du Cameroun avant tout autre personnage étranger. En lieu et place du monument Leclerc, André Blaise ESSAMA, fait savoir qu’il a déjà confectionné le buste de quelques héros et figures emblématiques du Cameroun : le Roi Njoya, les nationalistes Félix Mumié, Um Nyobe etc. L’homme est très sollicité sur les plateaux de télévisionsprivées de la ville de Douala, où il n’hésite jamais à brandir la tête du monument de Leclerc comme un trophée remporté de haute lutte.
Très présent dans les médias, André Blaise ESSAMA, ne manque pas souvent de ressasser le passé douloureux qui a émaillé les relations entre le Cameroun et la France durant la guerre qui avait opposé vers les années 50 les forces de l’armée française au mouvement des nationalistes de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) que dirigeait Ruben Um très hostile à la tutelle française au Cameroun. « Un argument suffisant pour justifier mon acte» souligne, l’auteur de la destruction du monument Leclerc. Pour mémoire, l’action d’André Blaise ESSAMA, intervient plusieurs années après celle de Mboa Massok, un des pères fondateurs des villes mortes au Cameroun, qui avait moult fois essayé d’enrayer le monument Leclerc de la carte de Douala, et ce malgré les nombreux arrêts dont il fut l’objet. L’opinion camerounaise est partagée sur cet acte d’André Blaise ESSAMA. Pendant que certains le considèrent comme étant quelqu’un ne jouissant pas de tout son équilibre mental , une autre opinion par contre, pense que l’acte de Blaise est peut être lié à l’image désagréable que la France a laissée au Cameroun, lors de son combat contre les indépendantistes de l’UPC qui le rattrape.
François ESSOMBA