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    Hommage- Souleymane Koly lors de sa conférence à Abidjan le 10 juillet à Abidjan

    Hommage- Souleymane Koly lors de sa conférence à Abidjan le 10 juillet à Abidjan
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 7 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    […] Le 10 juillet dernier, Souleymane Koly, fondateur de l’ensemble Koteba était à Abidjan où il a tenu une conférence de presse à la salle de conférence de l’Ordre des Architectes. Il est revenu sur les circonstances de la création du Koteba à Abidjan et a dévoilé le contenu des festivités qui devaient marquer les 40 ans de vie de l’ensemble artistique qui étaient prévu en décembre. Nous vous livrons son message pour la Côte d’Ivoire principalement et pour l’Afrique en général.
    Je vous remercie d’être là. Quarante ans, ce n’est pas quarante jours. On célèbre des anniversaires. Je me suis dit qu’il fallait qu’on le

    fasse. Et, j’ai rencontré Elvire qui partage une certaine forme du projet. Elle s’y est lancée à bras le corps et nous bouscule, nous les vieux. Mais, nous restons jeunes. La première étape, c’est cette conférence de presse. Elle est importante parce que c’est elle qui va poser les jalons. Mon vœu, Elvire le partage. C’est pour cela qu’elle s’est engagée dans cet événement. Quarante ans, je voudrais d’abord que ce soit un acte de mémoire. Car sur notre continent, on oublie trop. Quand celui qui a crée la chose meurt, avec lui tout meurt aussi. Je touche du bois, je ne souhaiterais pas que cela nous arrive. Aujourd’hui, on cherche des témoignages sur Koteba, sur Memel Fôté, sur X, Y et Z parce qu’on ne conserve pas notre mémoire. Or, c’est sur cette mémoire que se bâtit la nation. Ceux qui ont de grandes nations savent ce que vaut la mémoire et, sûrement, les archives. C’est d’abord un travail de mémoire. La deuxième étape que je voudrais voir présenter dans cette action, c’est un travail de transmission. Demandez à un jeune de 18 ans aujourd’hui ce que c’est Adama Champion, il a entendu ses parents en parler, mais il ne sait pas ce que c’est. Demandez aux jeunes d’Europe qui est Métaure, ils savent parce qu’on a conservé. C’est un transmission aux jeunes de cette expérience, de ce qu’on a pu en tirer de cette expérience née au bord de la lagune Ebrié. Lorsqu’on aura fait ce témoignage et qu’on aura transmis, vous aurez tout compris. Il est dit quelque part dans le dossier de presse que l’ensemble Koteba est né à Abidjan et que c’est à Abidjan que ça pouvait se faire. Parce qu’il y avait un climat de paix. Il y avait un Etat qui se développait. Il y avait un climat de tolérance qui permettait à toutes les différences de s’exprimer. A partir de là, moi le Guinéen j’arrive ici le 9 novembre 1971 avec mon épouse et mon enfant qui avait neuf mois, trois jours après, je ne dirais pas trois mois ni trois semaines, et mon épouse et moi trouvons un emploi en Côte d’Ivoire sans qu’on nous demande de changer de papiers. Sans qu’on demande qui est notre père, notre mère ou quelle langue nous parlions. On nous invitait simplement à investir ce que nous avions. Mon épouse et moi, nous nous sommes investis corps et âmes avec loyauté parce que l’espace nous le permettait. J’ai coutume de dire qu’à un moment donné, Koteba, sans être allé faire de casting ailleurs, comptait en moyenne cinq nationalités différentes. Mais, nous sommes allés jusqu’à sept. Et, quand vous savez que dans une nationalité il y a plusieurs ethnies, imaginez la tour e Babel que c’était. Et pourtant, nous arrivions à créer. Personne ne pouvait dire au Koteba qu’il est bobo de tel endroit ou malinké de tel autre endroit parce que nous avions réussit à créer un creuset où, toutes les valeurs pouvaient s’exprimer. C’est le message le plus important au-delà des pièces, au-delà de la beauté des chansons que nous souhaitons faire passer. C’est un message qui est dans les péripéties que nous traversions. Nous avons passé des périodes très difficiles en Côte d’Ivoire. Nous y sommes encore. La Guinée et le Mali sont dans des périodes très difficiles. Ça s’agite partout. Ce message, c’est de dire que c’est la conjugaison de nos diversités qui fait la valeur d’un peuple. C’est ce grand message que je souhaitais qu’on puisse faire passer. Au-delà de cela, il y aura la fête. On reprendra des spectacles anciens. On en créera de nouveaux. Il y aura des concerts. Mais le message le plus important c’est de dire que, quand nous les enfants d’Afrique, voulons bien nous donner la main dans un climat de paix et de tolérance, nous pouvons faire ce que les autres font.  Koteba étant née en Côte d’Ivoire, la célébration ne pouvait pas ne pas commencer par la Côte d’Ivoire. Je me suis inspiré du Koteba originel du Mali. Il a été crée par le génie créateur de ce peuple frère du Mali. Donc, la célébration se fera également au Mali. La Guinée est la terre qui m’a mis au monde et qui m’a donné mes premières émotions. Cette célébration se fera également en Guinée. La France, elle m’a formé. Pas n’importe comment. On en parlera pendant la célébration. Des personnes ne savent pas souvent que moi, le musulman, de père musulman pratiquant qui construisait même à sa retraite des mosquées, m’a confié dans mon enfance à des prêtres pour m’éduquer. Toute ma tendre enfance, à dix ans, j’étais dans aux mains de prêtres. Donc, la France m’a nourri de son sein. Ensuite, quand je voulais créer le Koteba en Côte d’Ivoire, ce sont les institutions françaises qui les premières on crû en Koteba et l’ont soutenu. L’ensemble Koteba a été nourri aussi par les centres culturels français. La célébration se fera également en France. Ce sont quatre pays qui ont la légitimité de la célébration de Koteba à savoir la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée et la France. Il y a d’autres pays, par exemple la Nouvelle Calédonie, qui veulent participer. Ceux qui sont proches de nous, savent que nous avons fait une résidence de cinq mois à Nouméa. C’est la main de Dieu qui fait qu’à un moment donné, la France cherche un groupe pour faire une résidence de création en Nouvelle Calédonie et décide de prendre une troupe qui est en Côte d’Ivoire. Parce que des acteurs culturels ont remarqué cette troupe lors d’une tournée qui était un concours de tolérance et d’acceptation des diversités. Or, la Nouvelle Calédonie sortait d’un problème. Nous y sommes allés. Nous avons crée la première compagnie qui réunissait les communautés de Nouvelle Calédonie et les acteurs culturels qui animent aujourd’hui la Nouvelle Calédonie sont sortis de ce noyau. Ils m’on écrit pour me dire qu’ils veulent participer. Ils enverront une délégation en Côte d’Ivoire au moment de la célébration puisque nous les avions même invités en Côte d’Ivoire à l’époque et sans doute qu’on fera quelque chose là bas. C’est pour dire dans de grandes lignes pourquoi la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée et la France me tiennent à cœur. Je voudrais renouveler mes remerciements à tous ceux qui sont là, à toutes les autorités ivoiriennes, tout régime confondu, depuis le père fondateur, le président Houphouët-Boigny jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai que des amis en Côte d’Ivoire quelle que soit leur chapelle politique. C’est ce que je disais à Elvire. C’est pour cela que mon message c’est : «mettons-nous ensemble pour résoudre nous-mêmes nos problèmes». Mes remerciements vont aux autorités, au peuple de Côte d’Ivoire parce que je suis chez moi partout. L’ovation que le public m’a faite le jour où nous sommes venus au Masa ici, m’a rappelé que je suis de cette terre là. Merci à vous, c’est bien pour cela que partout où je serais, je ferai le peu que je fais pour rendre au peuple de Côte d’Ivoire ce qu’il a bien voulu me donner. Je vous remercie.

    Retranscrit par Koné Saydoo

     Décès de Souleymane Koly Kourouma
    La république de Guinée reconnaissante vis-à-vis d’un fils engagé
    Dans un communiqué signé du Porte-parole du Gouvernement, M. Damantang Albert CAMARA, ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail, la République de Guinée a adressé au monde des arts et de la culture, ainsi qu’au peuple de Guinée, ses condoléances.
    C’est avec tristesse et une profonde émotion que le Gouvernement guinéen a appris le décès ce vendredi 1er août 2014 de monsieur Souleymane Koly, homme de culture, fondateur de la célèbre troupe Koteba et Conseiller du ministre de la Culture.
    La république de Guinée reste reconnaissante vis-à-vis de ce fils engagé qui a décidé de revenir servir son pays après avoir fait rayonner la culture guinéenne au niveau international.
    En cette douloureuse circonstance, le Gouvernement adresse ses sincères condoléances à la famille éplorée, au monde des arts et de la culture, ainsi qu’au peuple de Guinée.
    Que l’âme de l’illustre disparu repose en paix. Amen !

    Le Porte-parole du Gouvernement
    M. Damantang Albert CAMARA, Porte-parole du Gouvernement, ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail

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