Dans le cadre de la 1ère édition de la Saison artistique et culturelle initiée par l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac), Goran Koffi Modeste Armand, le Directeur général de l’Institution a ouvert les portes de l’Établissement à Afrikipresse.
Comment, pouvez-vous, Monsieur le DG, présenter l’Insaac ?
L’Insaac est un établissement de l’enseignement supérieur et de recherches créé en 1991, par le décret n° 91-663 du 9 octobre 1991. L’insaac comptait jusqu’au 22 février 2017, six établissements. Notamment, l’Ecole nationale des beaux arts, l’Ecole nationale de musique, l’Ecole nationale de théâtre et de danse, l’Ecole de formation à l’action culturelle, le Centre de formation pédagogique pour les arts et la culture et le Centre de recherches sur les arts et la culture. Depuis le 22 février 2017, le gouvernement, ayant pris conscience de la portée économique patrimoniale de cet établissement, a pris un décret portant attribution, organisation et fonctionnement de l’Insaac. A travers ce décret du 22 février 2017, l’Insaac a connu une réforme qui fait passer ses établissements de six à huit et qui permet également de donner une autre dénomination aux établissements cités . Au total aujourd’hui, l’Insaac compte huit établissements. Ce sont : l’Ecole supérieure d’arts plastiques, d’architecture et de design, l’Ecole supérieure de musique et de danse, l’Ecole supérieure de tourisme, d’artisanat et d’actions culturelles, l’Ecole supérieure de théâtre de cinéma et d’audiovisuelle, le Centre de formation en art thérapie et en art médicolégal, le Centre de formation pédagogique pour les arts et la culture, le Centre d’incubation aux métiers des arts et de la culture et le Centre de recherche sur les arts et la culture. L’Insaac recrute ses étudiants à partir du baccalauréat, pour le grade de la licence, de la licence pour le grade du master, du master pour grade du doctorat. Les formations qui sont données à l’Insaac portent sur tous les domaines des arts : de la culture du tourisme, de l’hôtellerie et de l’artisanat. Sans oublier bien entendu, la pédagogie artistique et culturelle.
L’institution d’une Saison artistique et culturelle au sein de l’Insaac était-elle une exigence pour vous ?
Il faut simplement comprendre que l’institution de la Saison artistique est une exigence, en matière de gouvernance pour des établissements de ce type. Il est vraiment nécessaire pour nos établissements, en début d’une année académique de présenter une saison artistique qui sera caractéristique des recherches effectuées dans les laboratoires, des enseignements qui sont donnés aux étudiants, puisque la scène devient l’espace révélateur des enseignements et des formations qui leurs sont donnés. La Saison artistique est donc une vitrine qui nous permet de présenter à la population l’ensemble de nos savoirs faire, l’ensemble de nos produits. Nos activités sont éclatées. (…) Nous sommes présents dans différentes régions du territoire national. C’est le lancement que nous faisons ici, à Abidjan parce qu’il est tout à fait normal qu’il se fasse au siège de l’institution. Mais après le lancement, il y a tout un ensemble d’activités artistiques et culturelles qui seront déployées sur toute l’étendue du territoire national. Simplement parce que nous avons dans nos missions cette exigence que l’Etat nous a faites qui est d’animer les hameaux les plus reculés du pays et d’apporter cette animation que ce soit en zone urbaine ou rurale. Et surtout de contribuer à la communication sociale et à la facilitation de la vie en société. Nous sommes donc tenus à aller à tout endroit, sur le territoire national pour participer à l’animation du pays.
La Côte d’Ivoire, faut-il le signaler est considérée comme l’un des géants économiques dans la sous-région. Comment présagez-vous la place des arts et de la culture dans cette dynamique ?
La place des arts et de la culture dans le développement de la Côte d’Ivoire, dans l’émergence du pays, et au de-là de toute l’union monétaire et économique ouest africaine, la place de la Côte d’Ivoire s’impose d’elle-même. Il suffit tout simplement de regarder aujourd’hui la composition des économies dites ‘’émergentes’’. Dans la lecture que nous faisons, nous nous rendons compte que la culture, en dehors d’être le premier contributeur au PIB, se retrouve parmi les trois contributeurs aux PIB et la culture est le secteur qui offre le plus d’employabilité. Il y a même une étude conduite par le Ministère de la Culture et de la Francophonie qui révélait déjà qu’en Côte d’Ivoire, 650 mille personnes vivent directement du secteur culturel et artistique. C’est six fois plus que ce que la Fonction publique offre, en termes d’emplois. Donc, la place elle-même se fait. Et je pense que les temps à venir renforceront ce caractère prédominant de l’économie culturelle.
Songiez-vous à une politique d’ouverture au plan international, au niveau de l’Insaac ?
Oui, nous sommes mêmes tenus de nous ouvrir vers l’extérieur parce que l’ouverture permet de s’enrichir, et s’enrichir permet d’être plus performant. Nous étions dans le mois de mars en France pour sceller une coopération avec la Villa Arson et l’Université de Nice-Côte d’Azur et les choses sont en de très bonnes voies. Nous nous ouvrons également aux pays de la sous-région ; le Togo, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée…Nous nous ouvrons, c’est une exigence. Nous nous ouvrons tant au plan national qu’international. (…) Je vous avais dit que pour rentrer à l’Insaac, il faut être titulaire du baccalauréat, pour le grade de la licence, de la licence pour le grade du master, du master pour grade du doctorat puisqu’à l’Insaac, nous formons dans les trois grades du système LMD. Depuis 2012, l’Institut a basculé dans le système LMD. Nous sommes un institut à caractère universitaire, mais un institut qui ne perd pas de vue sa vocation professionnelle. Et donc pour ceux qui sont intéressés, peuvent se rendre sur le site de l’établissement www.insaac.educ.ci ou alors appeler au 00225.22.44.20. 31 mais cela dit, au Togo par exemple, ils peuvent se rendre à l’Institut régional d’enseignement supérieur et de recherche en développement culturel (Ires Rdec) , et de là-bas, entrer en contact avec l’Insaac. Pour tous ceux qui sont de la sous-région, ils peuvent procéder ainsi. Même pour ceux qui sont en Guinée, ils peuvent se rendre à l’Institut supérieur des arts de Guinée etc.
A l’époque, l’établissement s’appelait l’Ina. Qu’est ce qui a motivé le passage de l’Ina à l’Insaac ?
Le passage de l’Ina à l’Insaac répondait à un besoin précis en 1991. Il était d’abord question pour l’Etat de réunir sous une entité juridique les établissements remplissant les mêmes missions. Donc il y avait un souci d’économie. Mais au-delà, il y avait un souci d’efficacité. Déjà à cette époque, l’Etat ambitionnait de développer l’économie culturelle et de développer également l’employabilité des jeunes dans le secteur des arts et la culture. Cette perspective entreprise par l’Etat a conduit les autorités de l’époque à réunir sous un même établissement, le Centre d’animation et de formation à l’action culturelle, le Cafac et l’Institut national des arts ; l’Ina. Les deux établissements étant donc fusionnés ont donné naissance à l’Insaac.
Claude Dassé