D’après un rapport attribué au Département d’Etat américain et au Council foreign relations (le Conseil des relations étrangères), divulgué en Décembre 2015 dernier, le pays que dirige Paul Biya figurerait au 2ème rang du classement des pays les plus dangereux au monde. Malgré sa réaction tardive intervenue vendredi dernier, lors d’un échange avec la presse, le gouvernement camerounais pense qu’il s’agit tout simplement d’une conspiration contre le régime de Yaoundé.
Le porte-parole, Issa Tchiroma Bakary,ministre camerounais de la communication, a dénoncé une manipulation, ainsi que une cabale en opération contre l’exécutif de Yaoundé. Selon lui ce rapport est dénué de tout fondement, eu égard à la stabilité dont jouit le Cameroun depuis plusieurs années, comparativement à d’autres pays plongés dans des crises perpétuelles.
Pour le Ministre Issa Tchiroma Bakary, ce rapport cache d’autres logiques : «un tel classement ne saurait par conséquent exister que dans l’imagination de ceux qui ont entrepris de ternir l’image de notre pays, au nom d’un dessein qu’ils sont manifestement les seuls à connaître ».
En rappel, le rapport paru en décembre dernier, provenant du pays de Barack Obama, attribué au Département d’Etat américain et au Council foreign relations (un organisme américain indépendant), a classé le Cameroun en 2ème position des pays les plus dangereux au monde.
Pour le porte-parole du gouvernement camerounais, ni le Département d’Etat américain, encore moins le Council foreign relations, ne se reconnaît comme auteur d’un rapport circulant depuis décembre dernier, et classant le Cameroun au 2ème rang des pays les plus dangereux au monde.
Issa Tchiroma Bakary, ajoute que l’Ambassadeur des Etats-Unis à Yaoundé ignore et dément formellement un tel classement. Néanmoins, il reconnaît que le Département d’Etat américain, avait déconseillé dans un communiqué, aux ressortissants américains résidant au Cameroun de s’aventurer à l’Extrême-Nord et à l’Est du Cameroun, du fait de l’insécurité créée par Boko Haram ainsi que de l’instabilité en République Centrafricaine.
Au cours des échanges, des hommes des médias, ont fait remarquer à Issa Tchiroma Bakary que les populations camerounaises, manquent d’eau potable, de routes, souffrent de coupures intempestives d’énergie électrique et du manque de prise en charge dans les hôpitaux. Faute d’argent, la femme qui accouche, n’est pas prise en charge. Aux urgences, les malades ou les victimes d’accident meurent chaque jour, faute de prise en charge. Des dysfonctionnements qui présentent quand même des signaux d’un pays où il est dangereux de vivre.
De plus, la moindre liberté de se réunir est désapprouvée aux partis politiques de l’opposition et associations au « motif fallacieux » de trouble à l’ordre public, contrairement aux réunions du Rassemblement Démocratique du peuple camerounais(RDPC), parti au pouvoir, qui ne souffrent d’aucune interdiction.
Le préfet du Mfoundi (District administratif de Yaoundé), a interdit sur l’ensemble de son département, toute manifestation de l’opposition. Et si les autorités de Yaoundé rejettent en bloc le classement peu reluisant attribué au Département d’Etat américain, les observateurs sont curieux de voir leur comportement. lors des prochaines manifestations publiques organisées par les partis d’oppositions.
Francois ESSOMBA