Le ministre de la Communication, Amadou COULIBALY, a indiqué que la Côte d’Ivoire et l’Afrique devaient se réapproprier leur patrimoine, lors du lancement du 3è SICA.
La 3è édition du Salon international du contenu audiovisuel d’Abidjan (SICA) se tiendra du 26 au 28 juin 2025. Le lancement officiel de cet événement majeur de l’audiovisuel sur le continent s’est tenu le vendredi 7 février 2025 à Abidjan, en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de la Communication Amadou COULIBALY. Placée sous le thème « Souveraineté numérique, intelligence artificielle et exportation des récits : bâtir un marché audiovisuel africain compétitif et globalisé », cette édition s’annonce comme un tournant décisif pour positionner la Côte d’Ivoire comme un carrefour pour la promotion, la réalisation, le développement, et la distribution de contenus audiovisuels africains et internationaux.
Un événement porté par une vision collective
Le commissaire général du SICA, Oumar KONATÉ, a ouvert la cérémonie en soulignant l’importance du travail collectif et de la vision partagée qui ont permis de faire du Salon un rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur. « Le Salon international du contenu audiovisuel d’Abidjan est le fruit d’un travail collectif, d’une vision partagée et d’un engagement central. Ce salon n’est pas qu’un événement, c’est un avènement. C’est une plateforme qui célèbre notre identité, notre créativité et notre capacité à raconter nos propres histoires. Car en Afrique, nous savons que le contenu n’est pas simplement une marchandise. C’est une mémoire, une voix et un miroir de nos réalités et de nos rêves. », a-t-il déclaré. Il a également rappelé les acquis des éditions précédentes, notamment la formation des professionnels, la mise en place de partenariats stratégiques ou encore le renforcement du financement des contenus audiovisuels.
Oumar KONATÉ a également annoncé que l’édition 2025 mettra l’accent sur trois axes principaux : le renforcement la compétence des professionnels du secteur, l’accès au financement et la promouvoir le contenu africain partir d’Abidjan. « Nous avons en nous un potentiel immense. Nos traditions orales, nos contes ancestraux, nos épopées modernes et nos réalités sociales sont autant de matériaux précieux pour nourrir l’industrie cinématographique et audiovisuelle. », a-t-il ajouté.
La souveraineté numérique au cœur des débats
Françoise REMARCK, la ministre de la Culture et de la Francophonie, a quant à elle insisté sur l’importance de la souveraineté numérique dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) transforme rapidement les modes de production et de diffusion des contenus. « La souveraineté, c’est ce qui doit nous rester. Face à l’intelligence artificielle, cette idée d’une innovation permettra de valoriser nos récits, de maîtriser notre narratif, de moderniser nos méthodes de production, de faciliter l’exportation de nos contenus. Et grâce à elle, chacun d’entre vous, réalisateur, scénariste, producteur ivoirien, africain, pourra rivaliser avec les meilleurs tout en restant ancrés dans notre identité culturelle. », a-t-elle affirmé.
La ministre a également annoncé la construction d’une Cité de l’innovation et de la Culture en 2025, un projet ambitieux voulu par le président Alassane OUATTARA qui regroupera des infrastructures technologiques de dernière génération, des incubateurs et des espaces dédiés à la création artistique. « Cette Cité va intégrer et regrouper dans un lieu unique les infrastructures technologiques de dernière génération. Elle intégrera des incubateurs, des startups ainsi que des espaces dédiés à la création et à la promotion des arts et de la culture. », a-t-elle déclaré, soulignant la volonté du gouvernement de renforcer le rôle pivot du pays dans le développement de l’audiovisuel et des industries créatives.
Une nouvelle ère pour le SICA
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a, pour sa part, réaffirmé l’engagement de l’État à faire de l’audiovisuel un levier de développement et de rayonnement du pays. Il a mis en avant la volonté du président Alassane OUATTARA d’engager la transformation structurelle de l’économie nationale.
Amadou COULIBALY a rappelé l’importance pour les Africains de reprendre possession de leurs histoires pour participer à la transformation du secteur. « Le numérique bouleverse tous les secteurs et celui de la production de contenus audiovisuels n’y échappe pas. Notre identité, notre authenticité ne seraient-elles pas en péril à travers ces nouveaux outils du numérique ? Et comment devrions-nous en faire alors une opportunité pour gagner la bataille de la commercialisation des œuvres audiovisuelles africaines ? Comment parvenir à la mise en place d’infrastructures numériques africaines pour se réapproprier et domestiquer cette part de notre patrimoine immatériel ? », a-t-il questionné.
Le porte-parole du gouvernement a également annoncé que cette édition du SICA marquera une nouvelle ère, avec une réduction des panels et conférences au profit de projections et de rencontres professionnelles. « Après deux éditions, il nous faut, à présent, inaugurer une nouvelle ère, afin que la vocation du SICA d’être ce grand marché international se consolide, en favorisant les rencontres professionnelles d’auteurs, de producteurs, de distributeurs, de diffuseurs en quête d’opportunités d’expansion par l’accès à de nouveaux marchés », a-t-il expliqué.
La troisième édition du SICA est organisée par le ministère de la Communication, le ministère de la Culture et de la Francophonie, le ministère du Tourisme et des loisirs ainsi que le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique. Cette édition s’annonce comme une étape majeure dans la structuration de l’industrie audiovisuelle africaine. Avec des initiatives concrètes, une vision claire et une collaboration renforcée, le SICA 2025 vise à positionner la Côte d’Ivoire et l’Afrique comme des acteurs incontournables sur la scène mondiale du contenu audiovisuel.
Yaya K
