La Conférence sur la problématique des défenseurs de l’environnement en Afrique Centrale organisée du 29 au 31 mars 2016 dernier, au Campus délocalisé de l’Université de Yaoundé II, a été l’occasion de s’interroger sur la cohabitation harmonieuse entre les communautés et les investisseurs. La Conférence a réuni quatre pays de la CEMAC, à l’initiative du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) avec l’appui de l’Union européenne.
Placé sous le thème : « Peuples autochtones, communautés locales et ressources naturelles en Afrique centrale : quels droits ? Quelles mesures de protection ? Quel(s) rôle(s) pour les défenseurs de l’environnement », l’événement rentre dans le cadre du projet « Verdir les droits de l’Homme dans le Bassin du Congo » mis en œuvre dans quatre pays (Cameroun, Gabon, RCA et République du Congo), respectivement par le CED, Brainforest, Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmée (MEFP) et l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH).
Le but de la conférence internationale, était d’analyser les liens que les ressources naturelles et leur gestion, peuvent entretenir avec les violations des droits humains et les dynamiques conflictuelles. Le Colloque a permis à la fois de procéder à un diagnostic de la situation , de faire le point sur les initiatives existantes et de proposer des solutions pour une meilleure gestion des ressources naturelles dans le but de les concilier à la promotion et la protection des droits humains en Afrique centrale. Selon le Dr Samuel DIFFO, Secrétaire général du CED : « Les communautés se battront si elles perdent leur terre et leur ressources, et les investisseurs ne seront pas prêts à perdre leurs investissements».
Il s’agissait de trouver des solutions et des propositions adéquates pour les gouvernements des quatre états de la sous région CEMAC. Un accent a été mis dans une perspective comparative à l’analyse des expériences et bonnes pratiques des autres zones géographiques du continent et du monde. Ce rendez-vous important, qui a réuni des experts issus de divers domaines d’activités. Ainsi, l’on a pu écouter les interventions des Universitaires, des représentants des Administrations sectorielles, des Magistrats, des Avocats, de Jeunes Juristes, des Chefs traditionnels, des organisations des communautés autochtones et de la société civile, des institutions de recherche, du secteur privé, des défenseurs de l’environnement, des chercheurs, et les partenaires techniques et financiers, des journalistes.
Tous ces acteurs clés, qui ont apportés des contributions importantes dans le but d’apporter des solutions adéquates au sujet débattu. D’autres communications du colloque, ont porté sur les thématiques suivantes : les problèmes actuels des peuples autochtones et communautés locales en rapport avec leurs droits sur les ressources naturelles (les difficultés à jouir de tels droits, ainsi que de leur état des lieux), les politiques nationales de protection des droits des peuples autochtones et communautés locales sur les ressources naturelles (la place faite dans les dispositifs nationaux aux défenseurs de l’environnement), la pratique des mécanismes africains et sous régionaux en matière de protection des droits des peuples autochtones et communautés locales sur les ressources naturelles (mécanismes de protection des droits de l’Union Africaine, mécanismes de protection sous régionaux, CEMAC, CEEAC, CEDEAO, UEMOA), ainsi que les perspectives d’amélioration des droits des peuples autochtones et communautés locales sur leurs ressources naturelles. Les actes du colloque donneront lieu à la publication d’un ouvrage collectif sous la coordination du Pr Alain Didier OLINGA, Président du comité scientifique dudit colloque.
François ESSOMBA