J’ai suivi sur YouTube, pour être mieux informé, l’intégralité de la convention du PPACI. J’ai ressenti plutôt de la pitié pour ce parti politique. Après avoir écouté tous ces errements et tribulations politiques, cela confirme ma conviction profonde : Monsieur Laurent GBAGBO, même s’il est amnistié et devient candidat, il ne reconnaîtra jamais sa défaite à l’élection présidentielle de 2025. Et pourtant, à une élection transparente, il sera copieusement battu par le RHDP et même par le PDCI.
La rhétorique politique de ce négationniste de l’histoire et de la démocratie, au-delà de son populisme connu, est teintée d’un goût de revanche. « Je veux revenir pour conclure », dit-il. Je me demande : pour conclure quoi ? Alors que l’introduction et le développement de ses dix années de mandat entre 2000 et 2010 n’ont entrainé que la calamité, le désespoir, la désolation, la déchéance morale et la fracture sociale.
Quelle décadence sous Laurent GBAGBO ! Et pourtant, il veut conclure. Un goût d’inachevé pour lui sans doute.
Peut-être que 3000 morts ce n’est pas suffisant. Peut-être qu’il veut venir “finir avec nous”. Peut-être aussi qu’il veut achever la dégradation de la Côte d’Ivoire.
Au stade où notre pays est devenu, on ne peut plus reculer. Or, Monsieur Laurent GBAGBO veut nous replonger dans les déchirures du passé. Donc, dialogue politique d’accord mais ne commettons pas l’erreur politique de ressusciter ce groupe d’aventuriers nostalgiques ou mélancoliques d’une époque jouissive du pouvoir et peu glorieuse.
M. Laurent GBAGBO, s’est toujours proclamé vainqueur chaque fois qu’il a été candidat à une élection présidentielle (2000 contre GUEI et 2010 contre Alassane OUATTARA). En 2000, il a réussi son coup (au prix de charniers) et en 2010, il a manqué son coup (au prix de 3000 morts en 4 mois). Donc à bon entendeur salut !
En somme, on retient de cette convention politique anachronique:
- un revanchard qui ne revient que sur un passé surfait et ne présente les autres que comme des démons et lui l’ange, le blanc comme neige. Donc aucune leçon tirée du passé !
- un programme bidon, grossièrement décrit en 10 points ;
- un personnage sans aucune vision prospective et toujours en train de tourner les autres en dérision ;
- un personnage déconnecté des défis ou enjeux actuels et futurs ;
- un comploteur sans vergogne du déluge de la ville d’Abidjan ;
- une incapacité à décliner une politique publique cohérente et réaliste ;
- etc.
Comme je vous l’avais dit dans ma précédente chronique (Avril 2024), au style poétique, le serpent n’est pas mort.
Et quand on oublie que le serpent qui est à notre pied n’est pas mort, eh bien, il nous mord.
Dr. GUIBESSONGUI N’Datien, Docteur en Droit & Avocat