Les hommes d’États, les personnalités politiques, et la société civile en Afrique préfèrent l’applaudimètre comme sondage dans l’espace public, meeting politique.
Pourquoi les Africains aiment-ils l’applaudimètre ? Parce qu’ils sont héritiers d’une grande histoire d’applaudir. Histoire d’apprécier le savoir-faire, ou le savoir-être du roi, du président, des ministres ou des députés.
Mais, ceux qui applaudissent et ceux qu’on applaudit, ne savent pas que l’applaudimètre est un «sondage dangereux», qui donne le meilleur comme le pire en fonction de l’image de ceux qui s’affichent au cours d’une réunion, pendant un meeting politique ou d’un discours. Il faut le dire tout simplement, l’applaudimètre est une opération qui positionne surtout les hommes politiques, le président de la République, le député, le ministre, le maire comme un modèle.
Devant l’applaudissement, les fonctionnaires d’État sont très heureux, et très confiants. Et dans ce faux sondage, ils pensent qu’ils sont les meilleurs. Alors que l’applaudimètre n’est pas un diagnostic. L’applaudimètre est un phénomène qui « casse votre propre code de conduite » et renforce tout simplement les liens affectifs avec ceux qui applaudissent …
Du coup, le député, le maire, le ministre ou le président de la République croit que son image est plus proche et désirable de l’urgence qui correspond à ses yeux et justement à son bonheur. Et voilà, c’est fait. Dans cette assurance fictive, le président de la République, le ministre, le maire, le député a son ambition.
L’applaudimètre fait briller ses yeux, réveille tous ses sens, et particulièrement met de l’allégresse dans sa voix et sa démarche. C’est dans ce délire d’assurance que l’homme politique africain croit qu’il a tout gagné : les législatives, les élections communales. Le président viserait sur l’applaudimètre de ses militants politiques et sympathisants pour croire remporter l’élection présidentielle.
Il faut le dire et bien dire que les hommes politiques africains aiment l’applaudimètre. Et ceux qui l’applaudissent, applaudissent à tout moment et à tout vent. Je laisse le soin aux psychologues d’analyser et de distinguer le comportement identique de ceux qui applaudissent à tout moment et à tout et ceux qui trouvent l’urgence de bonheur dans « l’applaudimètre ».
Les Européens, c’est peut-être terrible de l’avouer, applaudissent peu. Et, je suis sûr qu’ils regardent les Africains avec des yeux sérieusement incompréhensibles, ce système d’applaudir en Afrique.
À mon avis, l’applaudimètre n’est pas forcément un test de popularité, ou de l’explétive auquel l’homme politique africain se base comme émotion et succès politique ou économique. En réalité, c’est faux. Pour réussir et dans tous les domaines, il faut se donner un programme original cohérent. C’est ça, la vérité. Je conseille aux hommes politiques de ne pas s’entourer de personnes hypocrites, qui viennent grossir l’applaudimètre. Une cellule de mendicité intellectuelle en Afrique.
Ben Ismaël