Dans la journée du jeudi 1er septembre 2016, c’est un calme plat qui régnait autour et dans l’enceinte de l’ambassade du Gabon en Côte d’Ivoire, située à Cocody Danga-nord, l’un des quartiers chic d’Abidjan.
Lorsque Afrikipresse arrive sur les lieux une présence policière, est constatée.
Le gouvernement ivoirien a dépêché, depuis le déclanchement de la crise au Gabon, la police diplomatique afin de prévenir tous rixes entre les partisans des deux camps : ceux d’Ali Bongo (le président sortant réélu selon la commission chargée des élections ), et ceux de Jean Ping, (son opposant qui revendique la victoire ), en Côte d’Ivoire.
Mais de notre passage, aucun Gabonais n’était au rendez-vous.
Devant l’entrée du bâtiment diplomatique, le gardien des lieux qui ouvre le portail annonce l’absence du chef de la représentation diplomatique en Côte d’Ivoire, Son excellence Faustin Nouiguengui N’zigou.
«L’ambassadeur n’est pas là », dit-il, sèchement, sans aucune intention de laisser franchir le portail.
Lors des échanges, apparaît Richard N’gomé, de nationalité gabonaise, un fonctionnaire des lieux qui informe : «Je suis le chef du protocole ici, à l’ambassade depuis 20 ans. Je suis donc le chef du protocole de l’ambassadeur qui ne va pas tarder à arriver. Car, effectivement il n’est pas encore là…».
Soudain, la conversation est interrompue par un autre visiteur qui vient à peine de garer son véhicule à nos côtés. Il en ressort avec à tes côtés, un jeune homme d’à peine une vingtaine d’année.
«Bonjour messieurs ! Je voudrais voir l’ambassadeur », dit-il.
Lorsqu’on lui annonce l’absence de ce dernier, il s’étonne et indique : «Je l’ai appelé hier pour le visa de mon fils et il m’a dit de passer ce matin. Mon fils doit aller à Libreville pour rendre visite à sa mère qui y réside. Elle est gabonaise ».
«Où est donc le problème ? », s’étonne le chef du protocole.
«Il réside en France et il est venu me voir ici en Côte d’Ivoire. Il a un passeport français », répond le monsieur, puis son fils de renchérir : «je suis arrivé ici avec un visa aller ».
Aux termes des explications, Richard N’gomé, invite tout le monde à entrer pour prendre place à la salle d’attente de S.E. M. Faustin Nouiguengui N’zigou.
«Vous voyez qu’il n’y a personne actuellement. Vous devez bien comprendre que c’est dû à la situation de crise qui prévaut au pays. Nous attendons et suivons donc cette situation avec une anxiété excessive. Vous voyez même que la secrétaire de l’ambassadeur n’est pas encore là».
Après plusieurs heures d’attente, ce dernier reçoit un appel avec au bout du fil, le diplomate gabonais : «L’ambassadeur vient de m’appeler il dit qu’il ne sera plus là. Nous sommes vraiment désolés. Comprenez que c’est toujours en rapport avec la situation au pays. Nous sommes tous plongés dans l’incertitude ! »
C’est avec déception que l’homme et son fils quittent les lieux.
Claude Dassé