D’ici 2050, deux tiers des Africains devraient vivre dans des villes. Les formes que prendra l’urbanisation en Afrique seront par conséquent déterminantes pour la croissance et le développement futurs du continent. Telles sont les conclusions des Perspectives économiques en Afrique 2016, publiées par le Groupe de la Banque africaine de développement à l’occasion des 51es Assemblées générales annuelles.
Le continent connaît un rythme d’urbanisation inégalé dans son histoire, associé à une croissance démographique sans précédent : la population urbaine a doublé entre 1995 et 2015, année où elle a atteint les 472 millions d’habitants. D’après le rapport consulté par Afrikipresse , ce phénomène est différent de ceux qu’ont connus d’autres régions, telles que l’Asie, et s’accompagne d’une lente transformation structurelle.
“Les pays africains, parmi lesquels figurent des champions de la croissance mondiale, ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle face à l’adversité économique internationale. Transformer cette résilience durable en une amélioration des conditions de vie des Africains nécessite une intervention dynamique des pouvoirs publics, visant à promouvoir une croissance plus rapide et plus inclusive”, a estimé le Directeur par intérim, Recherche développement, à la Banque africaine de développement, Abebe Shimeles.
La transition urbaine que l’Afrique traverse à l’heure actuelle, qui s’exerce dans de multiples domaines, et la densification qu’elle entraîne, ouvrent des perspectives nouvelles d’amélioration du développement économique et social et de protection globale de l’environnement. “Ces perspectives peuvent être mises à profit pour soutenir les Objectifs de développement durable – en particulier l’ODD 11 sur les villes et les communautés durables – ainsi que les objectifs inscrits à l’Agenda 2063 de l’Union africaine”, a fait remarquer le Directeur du Centre de développement de la Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE, M. Mario Pezzini.
L’urbanisation pourrait, selon lui, avoir des retombées positives aussi bien sur les habitants des villes que sur ceux des régions rurales, si les gouvernements adopte une approche intégrée.
Sur le plan économique, les performances de l’Afrique se sont maintenues en 2015, en dépit des turbulences mondiales et des chocs régionaux, note le rapport. Le continent est resté la région économique du monde qui a enregistré la deuxième plus forte croissance, derrière l’Asie de l’Est.
D’après les prévisions “prudentes” du rapport, la croissance moyenne du continent devrait rester modeste, à 3.7 % en 2016, avant de se redresser à 4.5 % en 2017, sous réserve d’un renforcement de l’économie mondiale et d’une remontée progressive des prix des produits de base.
En 2015, les flux financiers nets en direction de l’Afrique ont été estimés à 208 milliards USD, soit 1.8 % de moins qu’en 2014 sous l’effet d’une contraction de l’investissement. À 56 milliards USD en 2015, l’aide publique au développement a toutefois augmenté de 4 %, les envois de fonds restant la source de financement extérieure la plus stable et la plus importante, à 64 milliards USD en 2015.
Au cours de la l’an 2015 également, quelque 879 millions d’Africains vivaient dans des pays à faible développement humain, alors que 295 millions d’entre eux vivaient dans des pays affichant un niveau moyen ou élevé de développement humain. Les jeunes sont particulièrement touchés par la lenteur des progrès en matière de développement humain. En Afrique subsaharienne, neuf jeunes en activité sur dix sont pauvres ou quasi-pauvres, selon le rapport de la BAD.
Synthèse de Aliou BM Diallo