Le ministre ivoirien de la Communication, de la Poste et de l’Economie numérique Bruno Nabagné Koné était l’invité pendant le week-end de la Radio de la paix (Ex-Onuci-Fm) . Au cours de cette rencontre, il a dévoilé ses ambitions pour la presse.
Deux mois presque jour pour jour vous êtes à la tête de ce ministère de la communication. Vous avez écouté, vous avez observé , que retenez-vous?
Ces deux mois nous ont effectivement permis de rencontrer pratiquement tous les acteurs du secteur donc , les acteurs publics , les acteurs privés , les acteurs de la régulation , ceux qui sont dans l’édition , ceux qui sont dans la diffusion etc ; ça été extrêmement utile d’avoir eu des échanges avec les uns et les autres . Donc ces échanges ont permis dans certains cas de confirmer ce que nous attendions, ce que nous voyions déjà en particulier la mauvaise image de notre presse. Mais en même temps ces échanges ont permis de voir la volonté chez tous les acteurs de corriger cela. Et faire en sorte que la presse dans son ensemble soit mieux vue par la population, que les acteurs soient plus rigoureux dans ce qu’ils font, soient plus professionnels etc. . Pour le moment, pour nous c’est une satisfaction de voir cette volonté.
Après avoir écouté et observé, quelles seront les grandes orientations, disons les priorités du ministre Bruno Koné à la tête du département de la communication?
Les priorités à la réflexion, elles viennent d’abord pour l’essentiel à la volonté des acteurs eux même, le changement ne peut venir que de l’intérieur, parce que ce n’est pas la compétence qui manque . Nous avons perçu cela. Ce n’est pas le matériel qui manque, souvent ce n’est pas les moyens qui manquent mais il y a un accrochage institutionnel qui est fait par rapport à certaines catégories de la population, notamment des hommes politiques, ou des groupes qui ont des intérêts particuliers qui font que la rigueur, le professionnalisme et l’indépendance qui sont attendus de ces médias, ne sont pas souvent là. Donc, nous allons beaucoup sensibiliser, nous allons beaucoup échanger avec les uns et les autres. Évidemment nous continuerons en tant que gouvernement à soutenir là où cela est nécessaire la presse. Là où les déviances importantes seront notées, les organes de régulation se chargeront de rappeler à l’ordre ou de sanctionner. Je pense que cela fait partie également des choses mais ma priorité , ça sera vraiment de sensibiliser, de former, de faire en sorte que nos journalistes , nos hommes de presse de façon plus générale soient plus rigoureux, soit plus professionnels dans leur travail également.
Et c’est un peu le sens de l’appel que vous aviez lancé le 09 Mars 2017 en recevant le Groupement des éditeurs de Côte d’Ivoire?
Oui effectivement la dernière rencontre, c’était une rencontre avec les éditeurs de presse qui sont un peu les représentants des actionnaires, les directeurs généraux. Donc nous avons estimé que leurs responsabilités étaient grandes dans la situation que notre presse connaissait. Et qu’il appartient à ces éditeurs et directeurs de publication en dernier ressort d’attirer l’attention, de sanctionner, de rappeler à l’ordre quand il y a des déviations. Oui, le mot passé a été le même pratiquement comme la dernière fois. C’est vraiment plus de professionnalisme, plus de rigueur c’est appliquer les fondamentaux du métier, prendre en compte par exemple le fait que les faits sont sacrés, même si le commentaire est libre, faire en sorte qu’il y ait chez les uns et les autres la bonne foi dans tout ce qui est retranscrit. Nous avons également échangé sur la loi portant régime juridique de la presse et j’ai souhaité attirer l’attention des uns et des autres sur les droits contenus dans cette loi qui sont très nombreux , qui sont très importants, mais j’ai beaucoup insisté sur le fait qu’il y avait des exceptions qui avaient besoin d’être mieux connus de la part de tous les journalistes . Parce que quand on sort de cette loi ou quand on sort de ses exceptions, le journaliste devient un citoyen “lambda”. Il est important de le savoir et ne pas penser qu’ on a droit à tout et qu’il y a pas d’obligation . L’objectif ici j’insiste là dessus c’est de faire en sorte que notre presse soit plus crédible, soit plus responsable , soit plus professionnelle. Si nous arrivons à atteindre cela, si nous arrivons à faire en sorte que les Ivoiriens arrivent à se réconcilier avec leur presse, que la presse ne soit plus source de problème dans ce pays comme cela s’entend à gauche et à droite , oui personnellement , je serai fier que cela puisse se faire.
Retranscrit par T.A.B avec DK