AFRIKIPRESSE . Abidjan. Nous publions ce reportage à l&#8217;occasion de la Journée internationale de la femme, en hommage aux mères et aux enfants, ainsi qu&#8217;aux couples ayant des difficultés à procréer.
  
[La Procréation Médicalement Assistée]
Cité comme l&#8217;un des hôpitaux de pointe, dans le domaine de la Procréation Médicalement Assistée (PMA ) ainsi que dans la pose du diagnostic anténatal (1) et de la médecine fœtale , aussi bien en Côte d&#8217;Ivoire que sur le continent, l&#8217;Hôpital Mère Enfant d&#8217;Abidjan (HOMEA), également spécialisé dans l&#8217;échographie gynécologique et obstétricale nous ouvre ses portes, ce vendredi 12 décembre 2014. Le grand sapin de Noël richement décoré dressé dans la salle d&#8217;attente du centre médical rappelle certes l&#8217;imminence des fêtes de fin d&#8217;année toutefois l&#8217;ambiance n&#8217;est pas festive. Elle est plutôt au travail pour donner espoir aux couples confrontés aux réalités, quelquefois implacables , de la procréation naturelle, et pour donner vie aux fœtus et aux nouveaux nés en danger.
[ « Le virus de l&#8217;hépatite est beaucoup plus dangereux que le Hiv parce qu&#8217;il part directement dans le spermatozoïde »]
«Nous avons beaucoup de couples séro-différents qui viennent nous voir ici. Lorsque c&#8217;est la femme qui est séropositive et que c&#8217;est l&#8217;homme qui est sain, c&#8217;est beaucoup plus simple. Ils utilisent régulièrement le préservatif et le jour &#8221;j&#8221;, ils recueillent ce qui est dans le préservatif et on le met dans le vagin de la femme. Ça, c&#8217;est un procédé très simple ! Par contre, le cas le plus difficile, c&#8217;est quand l&#8217;homme lui, est infecté et que la femme est saine parce que le virus, reste dans le milieu, dans le liquide séminal dans lequel le sperme est également logé. Nous utilisons donc des méthodes pour laver le sperme qu&#8217;on prend, pour faire une insémination à la patiente. Ces méthodes sont assez coûteuses , raison pour laquelle nous conseillons aux couples de faire leur dépistage, de connaître leur statut sérologique avant de chercher à avoir un bébé. Car, à notre niveau, ce qu&#8217;on peut faire de façon habituelle, on le fait en aidant ces femmes, à travers l&#8217;échographie et les différents tests. Nous arrivons ainsi à les suivre et le jour de l&#8217;ovulation, on autorise un rapport sans protection. Mais lorsque les deux sont infectés, il faut qu&#8217;ils fassent très attention, et qu&#8217;ils se protègent. On ne peut autoriser les rapports sans protection que le jour de l&#8217;ovulation», explique Alice Diby, une gynécologue exerçant dans l&#8217;hôpital . Autres formes de la PMA : «Lorsque la femme manque de glaire pour monter le spermatozoïde dans les voies génitales, on propose au couple ce qu&#8217;on appelle une insémination artificielle, ce qui consiste à prendre le sperme du conjoint, à l&#8217;améliorer c&#8217;est-à-dire, éliminer tous les spermatozoïdes qui ne sont pas de bonne qualité et ne garder que ceux de bonnes qualités pour l&#8217;introduire dans l&#8217;utérus de la femme. C&#8217;est d&#8217;ailleurs l&#8217;étape la plus fréquente et la plus simple à travers laquelle nous aidons les couples à avoir des enfants.&#8221; &#8221; Toutefois, ajoute notre interlocutrice, c&#8217;est lorsque les trompes de la patiente ne fonctionnent plus et qu&#8217;on ne peut plus faire d&#8217;insémination, alors, l&#8217;équipe médicale est obligée de procéder à la Fécondation in vitro (Fiv)&#8221; . Et là, poursuit-elle, &#8221;on fait pousser des follicules chez la femme qu&#8217;on prélève, avant de les mettre en contact avec les spermatozoïdes. Ensuite, on réimplante cet embryon-là dans l&#8217;utérus de la femme. Et comme très souvent ce sont des femmes d&#8217;un certain âge et c&#8217;est quelque chose d&#8217;assez coûteux. On implante souvent au moins deux ou trois embryons ce qui lui permet de se retrouver avec une grossesse. C&#8217;est ce qu&#8217;on appelle la fécondation in vitro. L&#8217;autre étape, c&#8217;est lorsqu&#8217;il y a un problème chez l&#8217;homme avec le spermatozoïde. Une fois qu&#8217;on a pris l&#8217;ovule chez la femme, on choisit le spermatozoïde qu&#8217;on introduit directement chez la femme pour obtenir l&#8217;embryon qu&#8217;on réimplante aussitôt dans l&#8217;utérus. En Afrique, les femmes sont confrontées à un réel problème d&#8217;autant plus que cela est une question de coût. Lorsque qu&#8217;elles sont jeunes, elles n&#8217;ont pas les moyens , et lorsqu&#8217;elles ont les moyens, elles sont d&#8217;un certain âge et en ce moment là, les ovaires ne fonctionnent plus très bien. Et là, on fait appel à ce qu&#8217;on appelle un don d&#8217;horrophites ovocytes. Cela consiste à faire appel à une jeune fille extérieure au couplé dont les horrophites ovocites fonctionnent correctement. On féconde avec le sperme du mari et on réimplante dans l&#8217;utérus de l&#8217;époux . Ça c&#8217;est l&#8217;étape ultime&#8230; ».
[ Pourquoi ce centre néonatal ]
 «Au départ dit-elle, nous avons ouvert ce centre avec comme objectif anténatal, la détection des anomalies des bébés lorsqu&#8217;ils sont encore dans le ventre de leur maman. À travers cette technique, plusieurs pathologies chez le fœtus ont été détectées puis traitées dès la naissance. Ce qui a bien entendu permis de sauver plusieurs nouveaux nés. Une fois, nous avons eu un fœtus chez lequel nous avons détecté une dilatation des ventricules. C&#8217;est à dire, au niveau de la tête, il y avait un peu d&#8217;eau. C&#8217;était une autre forme d&#8217;hydrocéphalie et le bébé n&#8217;avait que déjà 7 mois et demi. J&#8217;ai prévenu la maman et ça nous a permis de la faire opérer dans les premiers mois de naissance. On lui a mis une valve et sa tête n&#8217;a plus continué à grossir . Aujourd&#8217;hui, elle est devenue une belle petite fille qui évolue normalement mais, naturellement, il va valoir la surveiller en termes de traitement. Au niveau du cœur également, on peut corriger les anomalies. Parce que dès que le bébé naît, on peut l&#8217;opérer et le sauver ; ce qui a été le cas d&#8217;une autre petite fille qui a été opérée dès la naissance parce que l&#8217;anomalie avait été vue lorsqu&#8217;elle était encore dans le ventre de sa mère. Il y a aussi eu le cas d&#8217;un petit garçon dont l&#8217;anomalie avait été détectée au niveau des reins. Lorsqu&#8217;il né, c&#8217;était un bébé qui était apparemment bien portant, qui pleurait et qui pesait 3,600 kg etc. N&#8217;eut été l&#8217;échographie qui avait diagnostiqué cette anomalie parce qu&#8217;il ne présentait aucun signe de maladie. C&#8217;est un enfant qu&#8217;on allait laisser évoluer normalement et c&#8217;est lorsqu&#8217;il avait avoir un ou deux ans, qu&#8217;on allait le retrouver avec une insuffisance rénale. Avec l&#8217;accord des parents nous avons fait une autre échographie à la naissance, l&#8217;enfant a été opéré et il a été sauvé. D&#8217;ailleurs, le chirurgien m&#8217;a fait un petit mot pour me remercier parce que grâce au diagnostic anténatal on n&#8217;a pu détecter la pathologie de l&#8217;enfant et le sauver».
[ En lieu et place du bébé, un gros fibrome ]
Abondant dans le même sens que sa collègue, le Docteur Kouadio Eugène a tenu à mettre en exergue les dangers encourus face au non respect du suivi médical pendant la grossesse. «Je vous raconte l&#8217;histoire d&#8217;une femme qui est suivie dans une maternité périphérique où il y a des sages-femmes et un gynécologue. Elle a un carnet bien rempli avec un bilan prénatal, chez qui on prend des Hauteurs utérines (Hu) successives jusqu&#8217;au 9ème mois. Une dame à qui on demandait de faire de l&#8217;échographie mais elle ne le faisait pas. Au 9ème mois, on me dit une femme est venue accoucher. Je prends son carnet et je constate qu&#8217;apparemment, c&#8217;était une grossesse bien suivie. On installe la dame, je mets la sonde et je découvre que ce n&#8217;est qu&#8217;un gros fibrome, en lieu et place du bébé qu&#8217;elle attendait. Il n&#8217;y a pas de bébé, elle est tombée des nues. Je ne sais pas qui de la femme ou de ceux qui l&#8217;ont suivie sont en faute, parce que moi-même, lorsque j&#8217;ai pris son carnet, il était mentionné à l&#8217;intérieur, des suivies réguliers mensuels, avec des Hu d&#8217;augmentation progressive, jusqu&#8217;à ce qu&#8217;elle vienne accoucher. Si cette dame était dans le moule du protocole de diagnostic anténatal, on aurait vite fait le dépistage et elle aurait vite informée de la situation. Ce qui lui aurait permis d&#8217;éviter ce choc psychologique ». Ce cas est moins fâcheux parce qu&#8217;il n&#8217;aboutit pas à une perte en vie humaine. Cependant il y a un choc psychologique de la maman, reconnaît le médecin. «Nous avons des cas plus graves ; par exemple, il y a un autre cas où on dit à la bonne dame &#8221;vas faire des échographies&#8221;, elle en a fait 5 au total, depuis la 13e semaine de grossesse. On lui donne comme résultat à ses échographies le diagnostic de : &#8221;oligoamnios sévère à contrôler&#8221;. Et ce, à 5 échographies réalisées à intervalle régulier de deux à trois semaines, sans toutefois se référer à une autre source. En fait, &#8221;oligoamnios&#8221; veut dire qu&#8217;il n&#8217;y a pas de liquide derrière ce bébé et s&#8217;il n&#8217;y pas de liquide, il faut bien trouver la cause. La question ici est de savoir pourquoi il n&#8217;y a pas de liquide et ce sont ces causes qu&#8217;on doit rechercher. Il appartient au médecin de le faire. Et avec les 5 échographies effectuées par la bonne dame, c&#8217;est la même chose que le médecin a mentionné. Un gynécologue au Chu de Cocody, a bien voulu nous l&#8217;adresser et chez cette dame, nous avons constaté qu&#8217;il s&#8217;agissait d&#8217;une maladie de Potter. Ce genre de pathologie s&#8217;exprime tôt dans la grossesse, autour de 11 à 14 semaines. A ce stade, on informe la patiente que le bébé risque de mourir dans le ventre. Et si c&#8217;est le cas cela deviendrait un gros risque pour la maman. Alors, devant cette anomalie malformative incurable, si le couple comprend les risques à lui exposés, il pourra alors opter pour une demande d&#8217;Interruption médicale de grossesse (Img) comme l&#8217;exigent les règles de l&#8217;éthique médicale. Devant ce cas, et en fonction de la législation en vigueur en Côte d&#8217;Ivoire, l&#8217;équipe médicale a opté pour cette ultime décision sauvant ainsi la vie de la mère». Le Docteur Kouadio Eugène de vanter par ailleurs, les bienfaits du diagnostic anténatal : «Il est toutefois constaté qu&#8217;en Afrique, ou dans les pays en voie de développement, les populations n&#8217;ont pas encore cette culture de faire suivre la femme enceinte par cet ensemble de praticiens autour d&#8217;elle. Jusqu&#8217;ici, c&#8217;est le gynécologue qui, pratiquement s&#8217;occupe de suivre la femme enceinte et lorsqu&#8217;on découvre une pathologie, on l&#8217;envoie chez un autre spécialiste. Par exemple, lorsqu&#8217;on a besoin de faire une échographie pour la grossesse, on l&#8217;envoie chez le radiologue, alors même qu&#8217;il ne maîtrise pas la science gynécologie-obstétricale ; ou encore, on l&#8217;envoie chez le médecin interniste pour les pathologies intercurrentes et ainsi de suite. Cela n&#8217;est pas bien puisque ça fait que la femme enceinte est un peu tiraillée de partout. Et donc le gynécologue dans ce cas de figure, s&#8217;évertue à gérer tous les petits problèmes autour de la femme enceinte. Tous ces tours et détours vont occasionner un retard, une non anticipation des potentiels problèmes à venir, ce qui peut conduire à un risque de mortinatalité. Ce que nous pouvons considérablement réduire car, comme on l&#8217;a fait dans les pays développés, nous pensons qu&#8217;avec le procédé, nous pouvons réduire considérablement la mortalité maternelle et périnatale en suivant les différents protocoles de diagnostic anténatal qui donnent une nouvelle vision dans le suivi de la femme enceinte ». Pour le docteur Kouadio Eugène, il est donc vital en Afrique que l&#8217;on accepte de suivre la femme enceinte dans ce nouveau conteste de diagnostic anténatal; un changement de mentalité qui pourrait sauver bien de vies humaines.
[ Le diagnostic anténatal en question ]
 Le diagnostic anténatal est un ensemble de méthodes qui permet de détecter des maladies chez le fœtus ou sur l&#8217;enfant à naître. C&#8217;est un ensemble d&#8217;examens qui se fait aussi bien chez la maman que chez le fœtus lui-même. Cela permet de détecter certaines &#8221;anomalies&#8221;. Le diagnostic anténatal n&#8217;est pas pratiqué par un seul médecin mais par un ensemble de spécialistes (pédiatre, gynécologue, radiologue, échographiste, pathologiste, biologiste, généticien&#8230;) qui travaillent, avant, pendant et après la grossesse, autour de la femme.
[ Pourquoi l&#8217;échographie &#8211; troisième oeil du médecin &#8211; s&#8217;impose ]
Contrairement à ce que pourrait penser une bonne partie de l&#8217;opinion, l&#8217;importance de l&#8217;échographie va bien au-delà de la connaissance du sexe du bébé. Comme l&#8217;indique d&#8217;ailleurs la médecine moderne, l&#8217;échographie est le troisième œil de l&#8217;obstétricien. C&#8217;est l&#8217;échographie qui lui permet de vraiment bien suivre la grossesse. A cet effet, il est vivement conseillé aux femmes lorsqu&#8217;elles constatent un retard de règle, de faire une échographie parce que la grossesse peut être mal placée , alors qu&#8217;elles peuvent ne pas le savoir. Seule, l&#8217;échographie permet de détecter cette anomalie. Et c&#8217;est à la suite de cela qu&#8217;une solution médicale peut être soumise à la patiente. Les autres échographies qui suivront par la suite auront pour but de bien suivre l&#8217;évolution du nouveau bébé afin qu&#8217;il ne soit victime de malformation, ou d&#8217;une quelconque pathologie. Tel est l&#8217;intérêt de l&#8217;échographie au cours de la grossesse. L&#8217;échographie est une démarche qui commence au début de la grossesse, voire avant la grossesse, jusqu&#8217;à l&#8217;accouchement. Chaque étape doit être suivie à la lettre, pour le bien être de la mère et de son enfant.
[ Comment orienter le sexe de votre bébé ]
 «Il existe des pathologies que la maman transmet, de façon spécifique soit à son enfant de sexe masculin, soit à son enfant de sexe féminin. La myopathie par exemple, elle va la transmettre à son fils, et l&#8217;hémophilie, à sa fille. Il nous arrive de voir qu&#8217;il y a des femmes qui ne veulent pas avoir d&#8217;enfants pour éviter de transmettre la maladie qu&#8217;elles ont à leur enfant. C&#8217;est à partir de là que nous intervenons pour dire si votre maladie se transmet à une fille, nous allons vous aider à avoir un garçon et vice-versa », révèle le docteur Diby Alice. Autrefois des familles avaient jusqu&#8217;à plus de 6 à 7 enfants , et dans ce cas de figure, généralement, ces finissaient par avoir le sexe qu&#8217;on veut. Aujourd&#8217;hui, avec les familles de plus en plus réduite, composées de deux à trois enfants au maximum, il faut bien s&#8217;arranger pour avoir le sexe qu&#8217;on veut. Et selon la gynécologue, il y a deux méthodes : une, basée sur le régime alimentaire que la femme doit suivre trois mois avant la conception du bébé et l&#8217;autre qui se base sur l&#8217;activité des spermatozoïdes. C&#8217;est une vieille méthode qui change la membrane de l&#8217;ovule qui, à son tour, se laisse pénétrer plus facilement par un X ou par un Y, selon l&#8217;alimentation de la maman. On sait que les spermatozoïdes X qui donnent la fille sont plus solides et se détruisent lentement alors que les spermatozoïde Y sont plus rapides mais se détruisent rapidement. On choisit donc la date du rapport sexuel et on associe le régime. En général, on associe ces deux procédés et on arrive à orienter le sexe dans le sens que l&#8217;on veut. Ce n&#8217;est pas forcément fiable à 100%100 mais on a tout de même 60% de chance d&#8217;avoir le sexe que l&#8217;on désire. Toutefois il faut rester prudent car, si vous avez déjà deux enfants du même sexe, vous avez 75% de chance (ou de malchance) selon votre préférence, que le troisième enfant soit du même sexe que les deux autres. Mais dans tous les cas de figure, seul Dieu a le dernier mot».
Un dossier réalisé par ClaudeDassé 
dasseclaude@yahoo.fr

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