Invité en tant que ministre du commerce de Côte d’Ivoire mais aussi en tant que panéliste au Champions & SME Africa Forum le jeudi 17 novembre 2016 à Abidjan, Jean Louis Billon a donné son avis sur les stratégies à adopter pour une croissance de l’Afrique à travers l’émergence des petites et moyennes entreprises (PME).
« Il n’est pas normal que le commerce africain ne représente que 15% de nos échanges. Si nous voulons peser dans le monde , être plus compétitifs et imposer nos propres idées, nous devons absolument être plus fort ensemble et plus solidaires entre nous. Cela passe notamment par la lutte contre la corruption , la défense des consommateurs , une vraie libre circulation des personnes et des biens. Deuxième axe qui me semble prioritaire, c’est la défense et la promotion des entrepreneurs qui puissent se consacrer à l’essentiel : créer des emplois et de la richesse. Et non pas, passer une bonne partie de leur journée à se débattre dans les brigades et dans les administrations.
Nous devons faire évoluer nos lois et punir les fonctionnaires indélicats. Pour faciliter l’afflux d’entrepreneurs, l’État doit travailler sur trois axes : l’éducation, la fiscalité, l’accès aux marchés. L’éducation tout d’abord car si nous voulons que nos jeunes qui vont arriver sur le marché d’ici à 2050, trouvent un emploi, il est indispensable qu’ils soient bien formés. Nous devons renforcer nos systèmes de formation notamment dans les filières professionnelles. Nous devons raisonner en termes d’employabilité. L’Afrique a beaucoup plus besoin d’électriciens, de techniciens, d’informaticiens, de banquiers, de financiers, d’ingénieurs que de professeurs d’histoire et des sociologues, pour tout le respect que j’ai pour ces professions. Viens ensuite la fiscalité. Il faut qu’elle soit lisible, stable, juste et incitative », a-t-il déclaré.
Korona Sékongo
