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    Jean Kouassi Abonouan : « Ces bruits de bottes font beaucoup de tort à Bouaké »

    Jean Kouassi Abonouan : « Ces bruits de bottes font beaucoup de tort à Bouaké »
    Publié le
    Par
    Hilaire Gueby
    Lecture 5 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La 2ème édition du  forum de la diaspora ivoirienne s’est tenue du 22au 23 mai 2017 à Abidjan sous les thèmes : «  Diaspora Ivoiriennes ; 32ème région de Côte d’Ivoire » et « quelles réponses africaines au phénomène de la migration irrégulière ? ». Au terme de cette 2ème édition qui s’est soldée par plusieurs recommandation dont la mise en place d’une politique de discrimination positive en faveur des femmes migrantes ou résidant à l’étranger ; l’encouragement de tous les ivoiriens de la diaspora à s’identifier et à s’enregistrer, notamment auprès des ambassades et consulats ; (…) l’adoption de la double nationalité ; la capitalisation des expériences entre les différents pays en matière de gestion de la diaspora, ont été adoptées. Afrikipresse a échangé avec le président du Conseil Régional du Gbêkê, Jean Kouassi Abonouan, qui était présent.

    Quel a été l’importance du forum pour vous ?

    Il a été très important. La diaspora, c’est une puissance. C’est un potentiel à la fois économique et de développement qui se trouve à l’extérieur. Il est donc bon qu’on puisse voir comment ce potentiel peut servir ce pays. Comment tirer avantage de toutes les possibilités qu’ils peuvent avoir. Mais aussi comment nous pouvons les aider à résoudre leurs problèmes car ils sont loin du pays et ce, depuis longtemps. Ils peuvent se perdre dans les repères, s’ils ne savent pas ou investir ou dans quel domaine agir. C’est bon qu’on se retrouve  et qu’on puisse connaître leur préoccupation,  pour voir comment on peut y répondre. Et dans le même temps, comment pouvons-nous capitaliser l’expérience qu’ils ont dans les pays dans lesquels ils se trouvent. Ils ont proposé que la diaspora ivoirienne soit la 32ème  région. Ils pourront en un bloc  participer au développement du pays.

    Vous qui êtes président de régions que faites-vous pour freiner à votre niveau l’immigration irrégulière ?

    Vous savez, l’immigration clandestine cause tellement de tort que j’ai mal au cœur. Je pense que dans les régions, il faut faire en sorte que les jeunes aient des emplois. Un jeune qui en a un, n’ira pas en chercher ailleurs. Il faut donc mettre l’accent sur l’emploi à divers niveau. C’est dire que celui qui n’a jamais fait les études, on ne peut pas lui donner un emploi de bureau. Il faut qu’il ait un emploi propre à son domaine. Au niveau de la région du Gbêkê, nous avons fait en sorte qu’on puisse implanter quatre usines de transformation de manioc, dans chacun des quatre départements de la région. Les jeunes auront de quoi à faire , et ils n’auront plus besoin de partir voir à l’extérieur de la méditerranée avec les drames que nous vivons tous les jours. Il faut donc des projets porteurs, mais qui soient au niveau des populations elle-même. Il faut les maintenir. Les centres de loisir doivent être créés. On n’y pense as, mais ce n’est pas bête. Si le jeune sait que la journée après son travail, il aura la possibilité d’avoir un loisir, il pourra rester.

    Avez-vous pris attache avec certaines personnes de la diaspora pour le développement de votre région ?

    Absolument! Il y’a beaucoup que nous avons contacté pour voir comment ils peuvent nous aider et nous accompagner dans divers domaines. C’est une autoroute à deux voies. Comment ils peuvent nous aider et vice-versa. Il y’a des gens qui sont dans les pays développés, qui ont des capitaux et des moyens financiers, qu’ils veulent investir mas ils ne savent pas où et comment. Donc, avec ceux-là j’ai eu des contacts. Nous ferons en sorte qu’ils viennent, au moins ils sauront qu’ils ont un interlocuteur, le président du Conseil Régional du Gbêkê qui est là. Nous leur faciliterons l’investissement dans la région. Nous leur trouverons des terres pour ceux qui veulent investir dans l’agriculture. S’ils viennent avec un bon projet et que les populations qui savent qu’ils ont un compte à tirer de ce projet, on mettra à leur disposition les terres. On a pris des contacts de ce genre que nous allons poursuivre pour nos populations.

    Quels sont donc les projets à venir ?

    La région du Gbêkê a été très  sinistrée. Tout le monde le sait et on le regrette encore. Mais les fondamentaux existent toujours. Il y a les grandes usines qui ont fait la fierté de Bouaké qui sont pourvoyeuse d’emploi. Elles existent toujours. Il faut trouver des gens qui peuvent relancer le tissu industriel. Il y a aussi le niveau sportif, culturel et autre. La région a un fort potentiel. Il nous appartient de le capitaliser par les initiatives que nous allons engager aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Surtout par l’union et l’entente et l’unité des cadres de la région parce que c’est par elle que nous pouvons avancer. Chaque ivoirien en Côte d’Ivoire a une histoire avec Bouaké.

    Les troubles à répétions à Bouaké n’agissent t ils pas sur vos populations ?

    Tout à fait. C’est pour ça qu’on se bat. Je me suis investi auprès des ex-combattants pour leur montrer la voie de la non-violence. J’’ai essayé de leur faire comprendre que c’est dans la non-violence qu’on peut trouver la satisfaction des revendications et non pas dans le contraire. La violence n’apporte jamais quelque chose de durable. Il faut qu’ils comprennent qu’ils portent un coup dur à la région. J’ai voulu faire venir des investisseurs chinois et américains il y’a un an. Ils étaient partis monter leur business-plan pour revenir. Mais avec tout ce qui se passe, ils ne viennent plus. Mais qui perd ? Alors qu’il y’a des emplois massifs qui auront pu être créés pour la région. Ces bruits de bottes qu’on rencontre  à répétions font beaucoup de tort à tout le monde y compris leur parents eux-mêmes. Il faut tout soit réglé pour qu’on puisse avancer résolument.

    Réalisé par Hilaire Gueby

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