Après la fermeture de la filière phosphatière due à une faillite inhérente aux problèmes de mauvaise gestion qui ont conduit l‘Office Togolaise du Phosphate(OTP) à une crise, le Togo veut rebondir en confiant l’exploitation de son phosphate à une corporation privée. La société Israélienne Elenito, spécialisée dans les mines et le pétrole a été choisie à l’issue d’un long processus d’appel d’offres pour l’exploitation du phosphate de Kpémé l’un des plus grands gisements au sud du Sahara, avec des ressources estimées à plus de 2 milliards de tonnes.
Rétro sur le phosphate togolais
Le phosphate togolais a été longtemps parmi les plus prisés au monde. Avec celui du Maroc, il était classé parmi les 5 premiers du monde. Ce minerai a permis au Togo de lancer plusieurs projets et chantiers de constructions dans les « années de gloire ». Il a permis au général Eyadema de réaliser la construction de l’hôtel « du 2 février » dont le nom rappel la datte de nationalisation de la structure chargée de l’exploitation du phosphate togolais.
Après le boom, a suivi une période de crises au cours desquelles, le pays n’arrivait plus à tirer profit de ce minerai. De fil en aiguille, la société a fait faillite. Officiellement, il a été annoncé que les équipements de la société étaient usés et qu’il n’y avait pas les moyens nécessaires pour les renouveler.
Le nouvel épisode
Engagé dans un processus de développement, le Togo avait besoin de ressources propres . Il fallait donc pouvoir compter sur les richesses du pays notamment le phosphate, le pétrole, le marbre et autre. Pour le cas du phosphate, un appel d’offre a été lancé. Il a duré plusieurs années, qui ont permis aux autorités de réfléchir suffisamment aux choix à faire, aux objectifs à définir pour l’avenir de la nation.
La société Elenilto en partenariat avec le chinois Wengfu a remporté l’appel d’offres face à deux concurrents, dont la société indienne Coromandel et l’australien Balamara Resources. L’appel d’offres a été remporté pour 1,4 milliard de dollars. Les responsables de la structure avec à leur tête l’homme d’affaires israélien Jacob Engel comptent produire annuellement, 5 millions de tonnes de phosphate, d’engrais et d’acide phosphorique au Togo.
L’homme d’affaire israélien promet aussi construire sur une période de trois ans une usine d’acide phosphorique et d’engrais, produire chaque année 3 millions de tonnes de phosphate de roche concentré, et extraire 500 000 tonnes d’acide phosphorique, 1,3 million de tonnes de fertilisants.
Situé non loin de Lomé, le site d’exploitation du phosphate de Kpémé permettra de générer des ventes de plus de 28 milliards de dollars et des milliers d’emplois directs. Un boom pour l’économie togolaise en quête de ressources pour relancer une économie qui se veut émergente d’ici 2030.
Z. Rachidou depuis Lomé