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    Ibrahim Traoré, chef de la transition burkinabè, traite Houphouët-Boigny de “peureux” pour s’être rallié aux impérialistes

    Ibrahim Traoré, chef de la transition burkinabè, traite Houphouët-Boigny de “peureux” pour s’être rallié aux impérialistes
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
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    « Houphouët a eu peur et il s’est rallié à l’impérialisme. Ils l’ont utilisé », a lancé Ibrahim Traoré, critiquant ainsi le père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

    Après avoir exprimé des griefs contre le gouvernement ivoirien, dans l’attente de preuves de déstabilisation de son pays, Ibrahim Traoré, chef de la transition en cours au Burkina Faso, a ouvert un nouveau front en qualifiant le père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire de “lâche” et “peureux”, qui se serait allié à l’impérialisme et aurait été utilisé à cet effet, au détriment des intérêts des peuples africains.

    Sous le prétexte de l’intégration en Afrique

    Lors de la journée commémorative de l’édition 2024 de la Journée internationale de la Jeunesse, placée sous le thème “Intégration, sécurité, paix et développement : rôle de la jeunesse africaine”, le vendredi 9 août 2024 à Ouagadougou, le chef de la transition au Faso a critiqué la posture du premier président ivoirien.

    Alors que la Côte d’Ivoire demeure un modèle de développement et de stabilité grâce à la politique menée par le président Félix Houphouët-Boigny, le capitaine Ibrahim Traoré a réitéré à son sujet les discours révolutionnaires et populistes autrefois tenus par Sékou Touré et par d’autres figures africaines dans leur lutte contre le colonialisme et ses soutiens présumés en Afrique. Il a expliqué que, suite à l’assassinat de Biaka Boka par les colons, Félix Houphouët-Boigny aurait pris peur et décidé de collaborer avec les impérialistes, suggérant ainsi qu’il ne s’agit pas d’un bon exemple.

    Le soutien de Laurent Gbagbo à Houphouët Boigny

    Pour rappel, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo avait soutenu la rupture entre le père fondateur de la Nation ivoirienne et le Parti communiste français. Cette posture est présentée par le putschiste de Ouagadougou comme une “trahison” et un “ralliement” du président Houphouët à la cause impérialiste et colonialiste.

    Procès de la démocratie et des libertés individuelles

    Par ailleurs, Ibrahim Traoré a de nouveau critiqué la démocratie et tenté de justifier théoriquement les restrictions des libertés opérées dans son pays. Selon lui, la liberté individuelle n’existe pas. « La liberté est collective… Si vous êtes libre de parler comme vous voulez, l’autre aussi est libre de répondre comme il veut… Ce sera du désordre. Vous comprenez que si la liberté individuelle prime, nous sommes dans une société de désordre. Certains revendiquent leur liberté individuelle sans tenir compte des autres », a-t-il déclaré en réponse aux accusations portant sur les atteintes aux libertés individuelles et démocratiques au Burkina Faso.

    Contre les médias menteurs

    Critiquant les “faux buzz” des jeunes sur les réseaux sociaux, ainsi que les “mensonges” des médias occidentaux, il les a mis en garde, prenant l’exemple de la Corée du Nord, présentée par un journaliste burkinabè sur une chaîne de télévision locale comme un pays où la population souffre de la faim.

    « Faites attention ! La Corée du Nord est plus développée que beaucoup de pays européens. Les médias menteurs, qui cherchent à diviser l’Afrique, prétendent que les gens y meurent de faim, et cela est repris en Afrique. La Corée du Nord est une puissance nucléaire. Comment y sont-ils parvenus ? », a déclaré Ibrahim Traoré.

    La paix et le développement sont liés

    Pour conclure, celui qui est arrivé au pouvoir par un coup d’État a plaidé en faveur de la paix et de la stabilité, en lien avec la question du développement : « Il n’y a pas de paix et de sécurité sans développement. S’il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas de développement. S’il n’y a pas de développement, il n’y a pas de sécurité ».

    Il a alors exhorté ses compatriotes à travailler. « La patrie ou la mort, nous vaincrons », a conclu le chef de la junte à la fin de son discours.

    Charles Kouassi

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