Le tribunal spécial africain qui juge l’ex-président tchadien Hissène Habré à Dakar pour crimes contre l’humanité a rendu son verdict lundi , au terme du procès.
La Chambre africaine extraordinaire (CAE) -Dakar- présidée par le juge Gberdao Gustave Kam a condamné, M. Habré à la peine d’emprisonnement à perpétuité. Il a été reconnu “coupable d’avoir ordonné et/ou d’avoir commis des crimes de torture, d’homicides volontaires, de crimes contre l’humanité, de viols, d’esclavage sexuel, de crimes de guerre, de traitements inhumains, d’enlèvement de personnes suivis de leurs tortures”.
Arrêté le 30 juin 2013, il était jugé depuis le 20 juillet 2015 par les (CAE), créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA).
Réaction d’Amnesty International
“Le jugement rendu lundi 30 mai, qui condamne l’ancien président tchadien Hissène Habré, marque un tournant pour la justice internationale et un immense soulagement pour les dizaines de milliers de victimes qui attendaient ce jour depuis plus de 25 ans”, a réagi Amnesty international sur son site officiel.
Selon l’ONG de défense des droits humains, “69 victimes, 23 témoins et 10 experts ont témoigné dans le cadre de cette procédure. Entre autres éléments de preuve, l’accusation s’est appuyée sur des rapports de recherche publiés par Amnesty International dans les années 1980”, lit-on.
Pour sa part, Reed Brody, cheville ouvrière de cette procédure au sein de Human Rights Watch (HRW) indique que “ce procès est un précédent extraordinaire qui montre que des tribunaux africains peuvent juger des crimes commis en Afrique”. Et d’ajouter: “nous espérons que d’autres survivants, d’autres militants, s’inspireront de ce que les victimes de Habré sont parvenues à accomplir”.
Aliou BM Diallo