Au terme de sa déclaration à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire d’hier, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko s’est prêté aux questions des journalistes. CI-dessous de larges extraits par Afrikipresse.
Vous aviez dit hier (dimanche) qu’il y avait eu 6 assaillants tués. Aujourd’hui, vous dites que c’est 3. Où sont passés les 3 autres ?
Simplement que aujourd’hui le communiqué du Conseil est précis et c’est sur la base de l’identification en cours des personnes décédées. Hier évidemment, sur le théâtre des opérations, dans le feu de l’action un certain nombre d’informations ont été données. Mais après on a fait le recoupement et on a regardé exactement les personnes décédées identifiées à la morgue. C’est sur cette base que nous donnons le chiffre qui est 3. C’est pour être transparent.
On nous avait dit qu’il y avait cinq terroristes. Quel est le nombre exact de terroristes ?
Je vous avais dit que cette dynamique est transparente. À l’heure où je vous parle nous menons les enquêtes. Le ratissage profond se poursuit. Aujourd’hui ce que nous pouvons donner comme information, c’est qu’il y a trois terroristes qui ont été abattus et dont les corps sont à la morgue.
On peut savoir au moins leurs nationalités ?
Nous avons quelques nationalités, mais je préfère que cette communication précise vienne du procureur parce qu’on a souvent confondu couleur de peau et nationalité. Il faut que tout ce travail soit fait sur la base des pièces, des empreintes . À ce moment vous aurez des informations un peu précises.
Des informations font état de ce que l’ambassadeur des Usa devait aller à Bassam et qu’il était la cible des terroristes. Est-ce vrai ? Au niveau du ratissage qui se passe actuellement, est-ce qu’on peut avoir une idée du nombre de personnes arrêtées ?
Pour la première question, je n’ai pas cette information. Je n’ai pas l’information que l’ambassadeur des Etats-Unis était visé. Sur la deuxième question, dans le cadre des ratissages, il y a des personnes qui ont été arrêtées et qui présentent des profils qui pourraient penser qu’ils ont un lien avec les terroristes. Donc, il faut faire des enquêtes, des recoupements. Au fur et à mesure de l’enquête, le procureur donnera des informations.
Hier à la télévision vous avez dit que sur la scène du crime vous avez vu un téléphone qui pourra vous amener très loin dans l’enquête. Avec l’activation du plan anti-terroriste, à quoi les Ivoiriens doivent s’attendre. Est-ce que ça sera un état de siège comme en France ?
Je vous confirme que nous avons quelques éléments qui vont nous permettre d’aller très loin dans l’instigation tels que le téléphone portable qui effectivement appartient à un des terroristes. Les traitements et les résultats seront transmis au procureur de la République. Pour la deuxième question, le PACT ( plan d’action anti terroriste ) rouge est un plan qui met en avant un niveau de surveillance de certains sites dits stratégiques, certains établissements qui accueillent du public. Ce plan est déroulé depuis quelques temps. Ce n’est pas un état de siège, mais vous pourrez voir plus de forces de sécurité aux abords des hôtels, des écoles etc.
Est-ce que vous avez appris que dans la nuit d’hier à aujourd’hui il y a eu des pillages à l’hôtel la Paillote ?
Je n’ai pas cette information. Je vous la donne. Certainement que le Service a ce dossier en traitement. Comme j’étais en Conseil, vous imaginez que depuis ce matin on n’a pas arrêté. Ce matin à 8 h nous avons eu une réunion interministérielle de lutte contre le terrorisme. Après, nous avons eu un conseil de sécurité présidé par le Président. Ensuite, nous avons eu le Conseil des ministres. Peut-être que cette information est sur mon bureau. Dès mon retour je pourrais me l’approprier.
Est-ce vous ne pensez pas que ces attaques sont liées au Gala de Children on Africa étant donné que beaucoup d’invités de cette cérémonie logeait à Bassam ?
Je ne veux pas faire de spéculation. Les attentats terroristes sont souvent planifiés sur de longs mois. Je ne vois pas du tout de lien avec le Gala de Children of Africa. Quand nous sommes en plan d’action anti terrorisme, il faut tout une mesure au niveau des interventions. Je ne donnerai pas de détails parce qu’à un certain moment on se dévoile trop. Nous avons identifié 41 sites qui sont surveillés. On peut le dire nos forces ont déjoué pas mal de tentatives par le passé. Ça fait quelques années que notre pays est ciblé.
Comment pouvez-vous expliquer les armes qu’ils disposaient ?
Les kalachnikobvs sont des armes de guerre. Avec la crise, il y a eu une prolifération de ces armes. Nous avons beaucoup travaillé pour récupérer toutes les armes en circulation. Evidemment il en reste encore. Nous devons poursuivre nos efforts. Il ne faut pas être défaitiste. Il ne faut pas penser que c’est la fin du monde. Nous voulons que les Ivoiriens aient un mental fort, qu’ils aient confiance au gouvernement. Nous avons réussi à circonscrire le bilan. Il aurait pu être plus lourd parce que vous savez qu’à ce période, sur les plages ce n’est pas moins de 500 personnes. Donc, le fait d’être intervenu rapidement ne leur a pas permis d’aller plus loin. Peut-être qu’ils avaient ciblé d’autres endroits. Mais les postures de défense ont fait qu’ils n’ont pas pu. Donc, nous allons continuer. Pour nous il faut être serein, prendre la mesure de la situation et relever ce défi.
Recueillis par Abdoulaye Touré
