Hamed Bakayoko, Ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité était à Bouna hier mercredi 30 mars 2016 porteur d’un message du Chef de l’État en vue du règlement définitif de la crise qui secoue cette ville depuis une semaine.
Au terme de plusieurs conciliabules avec l’ensemble des acteurs impliqués dans le conflit qui oppose les agriculteurs et éleveurs du Bounkani, le Ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité s’adressant à la presse a indiqué être porteur d’un message du Président de la République. Il a donné les garanties en vue d’une solution durable aux équations à l’origine des affrontements.
« Nous sommes venus apporter le message de réconfort et de compassion du Président de la République. Ensuite nous avons lancé un message à l’apaisement. Nous avons pris note de toutes les préoccupations qui ont causé cette situation. Elles seront traitées. Les questions de désarmement, la question des terres. La question de la gestion des éleveurs et des agriculteurs, toutes ces questions seront traitées pour garder l’unicité du royaume. Nous allons travailler d’abord au désarmement. Il n’est pas normal que des hommes soient en arme et que ces armes servent à tuer des populations. L’enquête ira jusqu’à son terme et nous situera sur les responsabilités des uns et des autres», a rassuré l’émissaire du président Alassane Ouattara. Il a salué la volonté du roi de Bouna et des chefs de communautés quant à leur volonté d’aller à la paix.
«Nous avons a eu la chance de pouvoir réunir les chefs de toutes les communautés. Tous ont montré qu’ils avaient utilisé les instruments traditionnels que nous avons pour retrouver la paix et faire en sorte que ce qui s’est passé ne se reproduise plus jamais. Nos ancêtres nous ont légué cet héritage de vivre ensemble sur cette terre depuis la nuit des temps. Nous devons le préserver . Nous avons lancé le message du Président et nous sommes très heureux de dire aux populations que ce message a été entendu. Nous avons senti une appropriation de ce message par les chefs. Nous demandons à toutes les populations d’apprendre à revivre ensemble. On ne pourra jamais mettre un policier, un gendarme derrière chaque citoyen. C’est la cohésion sociale, c’est l’amour de son prochain qui peut garantir la stabilité d’une région. C’était une mission importante, le Président tenait à ce que nous la fassions parce qu’il est très triste du bilan de ce qui s’est passé » s’est réjoui le premier flic ivoirien. Il a donné les assurances pour la prise en charge des victimes.
« Nous ferons tout pour accompagner les familles des victimes , les blessés , les déplacés afin que très rapidement nous puissions retrouver une situation normale » a-t-il fait remarquer.
[ Des populations marchent pour exiger le désarmement dozos ]
Des femmes et des jeunes ont protesté dans la journée d’hier contre les dozos détenteurs d’armes. De la préfecture de région à la cour du roi de Bouna, sa majesté Djakoroni II, des femmes et des jeunes de la ville ont exprimé leur ras le bol sur la présence des dozos dans leur cité dont nombreux selon leur dire sont armés illégalement. Sur les pancartes, l’on pouvait lire « Nous ne voulons plus de dozos. Allez-y». Pour les manifestants qui n’ont pas hésité à protester malgré la présence du Ministre d’État, ministre et de l’intérieur et de la sécurité, les dozos miliciens sont à la base des nombreuses tueries enregistrées lors des affrontements inter-ethniques. Ils ont souhaité leur désarment sans condition. La manifestation a été encadrée par les forces de l’ordre.
Ernest Famin , envoyé spécial Ernest Famin, envoyé spécial