Les parlementaires guinéens peinent à voter la loi de finances 2016. Depuis 2010, c’est la première fois qu’un projet de loi de finances initiale continue à se faire attendre, deux mois après le démarrage de la session budgétaire.
Pour l’heure, aucune information n’a été relayée au niveau des ministères de l’économie et de celui délégué au budget.
Interpellé par Afrikipresse jeudi 10 décembre 2015 sur ce retard, le secrétaire général du Parlement guinéen, Mohamed Bérété a confié qu’il doit rencontrer les ministres concernés afin d’entrer en possession du projet de lois de finances pour l’exercice 2016, vendredi au plus tard. « Ceci, pour permettre aux députés de démarrer la session d’examen de la loi de finances qui a accusé un grand retard », a-t-il déploré.
Mais, la question qu’il se pose est de savoir si les parlementaires pourront achever cet examen et l’adopter avant la fin du mois. « Si cela n’est pas possible, on va voir la commission des fonds pour envisager la prorogation qui se fera en termes de session extraordinaire. Parce que la session ordinaire s’arrête 90 jours au plus. Si jusqu’au 5 janvier 2016 on ne pourra pas épuiser l’examen de la loi de finances, on ne peut pas aller au-delà. La loi est ferme là-dessus », explique M. Bérété.
«Nous n’avons pas encore le budget, c’est une insuffisance voir un manquement pour notre gouvernance», a fustigé Michel Kamano, Vice-président de la commission économie, finances et plan à l’Assemblée nationale.
Le député poursuit : « nous serons obligés de sortir du cadre normal cette année pour une session extraordinaire, ce qui crée d’autres dépenses supplémentaires à l’Etat ». Et pour l’ancien président du conseil économique et social, ce genre de pratique « montre la mal gouvernance ».
Une autre députée interpellée sur la question, répond que « ce ne pas de notre faute. Nous sommes aussi pressés de travailler. De toute façon, la session doit s’arrêter le 5 janvier. A partir de là, nous allons convoquer une autre session extraordinaire pour que nous soyons dans les normes. On a ouvert la session, on aimerait bien que les choses avancent », a déclaré honorable Marie Anne Fofana, députée à l’AN et à la CEDEAO.
Aliou BM Diallo