Il y a 66 ans l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Tous les ans, chaque 10 décembre, les Nations du monde célèbrent l’adoption de cette déclaration.
Cette année, le thème de la Journée internationale des droits de l’Homme ‘’Human Rights 365’’ . Il reflète l’aspiration que chacun de ‘’nous, où qu’il se trouve, à tout moment, puisse jouir pleinement de tous les droits de l’homme’’.
En Guinée, malgré l’existence du ministère en charge des droits humains et des libertés publiques, aucune activité officielle n’était prévue.
Gassama Diaby, ministre en charge de ses questions dans le gouvernement, a exposé la semaine dernière devant les parlementaires guinéens, la situation ‘’chaotique’’ des droits de l’homme dans le pays. Il a soutenu que la Guinée, depuis son indépendance jusqu’à nos jours, connait des “graves et préoccupantes violations” des droits et libertés fondamentales des citoyens et des non citoyens.
”Nier ou minimiser cela pour des raisons idéologiques politiquement partisanes, communautaristes ou culturelles, c’est faire preuve d’un aveuglement coupable”, a-t-il ajouté. Et le militant des droits humains d’enfoncer le clou : ‘’La Guinée d’hier, tous les régimes confondus, ne respectait pas les droits de l’homme. Aujourd’hui non plus ! Les cas de détention arbitraire et abusive, sont nombreux, et le système judiciaire tarde à s’aligner sur les normes internationales pour punir les actes de torture, garantir des procès équitables ou encore assurer la protection des mineurs’’.
M. Diaby a assuré qu’en tant que ministre, lorsque qu’il constate des violations des droits de l’Homme, il ne compare pas le système ou le régime d’aujourd’hui et le régime passé, puisque dans le passé on ne parlait pas, et les droits humains n’étaient pas respectés. Mais pour lui, “ce n’est pas parce qu’hier on ne respectait pas qu’on peut aujourd’hui en prendre le prétexte pour violer davantage”.
Alors que ‘’ses’’ différentes réactions face à ce qu’il appelle “graves violations’’ des droits de l’Homme sont interprétées différemment, Gassama Diaby a tenu à apporter une précision : “A ceux qui pensent que le ministre n’est pas solidaire de son gouvernement, je voudrais dire à ce lieu symbolique pour une démocratie, qu’il ne saurait y avoir de solidarité dans l’illégalité, et que le gouvernement, les ministres ne peuvent se placer en dessus de la loi. Lorsque la loi est violée, il n’y a pas un débat de solidarité”.
La question de la solidarité est une question politique et technique, et non pas juridique, souligne le ministre qui ajoute : “L’Etat de droit est un principe qui s’impose à tout le monde, y compris, ceux qui au paravent, pensaient être au-dessus de la loi, notamment les gouvernants”.
Dans un rapport publié en octobre dernier sur la situation des droits de l’homme dans les lieux de détention en Guinée, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a dénoncé les conditions dans lesquelles les condamnés et les prévenus sont détenus dans des établissements pénitentiaires. L’institution constate que ‘’les établissements pénitentiaires sont surpeuplés et insalubres, et ne répondent pas aux normes internationales des droits de l’homme’’.
Mamadou Aliou Diallo à Conakry