AFRIKIPRESSE-CONAKRY. La monnaie guinéenne a eu 55 ans, le 1er mars 2015. La célébration des 55 ans de l’existence du francs guinéens cette année est passée inaperçue. Ceci, s’explique, selon le gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG), ”par la crise sanitaire que traverse le pays, due à Ebola”.
Toutefois, fait remarquer Louncény Nabé, l’institution bancaire a enregistré quelques avancées, avec notamment, l’élaboration des nouveaux statuts de la BCRG qui ont été promulgués en 2014. Les statuts ont pour effet, de renforcer l’indépendance de la banque et de favoriser la transparence de ses activités.
”Les principaux nouveaux éléments de ces statuts sont la recomposition du conseil d’administration de la banque, la création d’un comité politique monétaire et la mise sur pied d’un comité d’investissement des réserves de change. Dans le domaine de change et monétaire également, la banque centrale a poursuivi et rendu possible la politique de desserrement grâce au maintien de la tendance baissière du taux d’inflation”, explique le numéro un de la BCRG.
Une inflation galopante a été enregistrée en 2014, soit une baisse du taux directeur de 13 à 16%. Même si une telle inflation de -2% a été enregistrée, cela n’a pas empêché la banque centrale à poursuivre ses interventions sur le marché interbancaire des changes, avec pour principal crédo : ” la stabilisation du taux de change en vue de réduire la demande la pression de la devise sur le marché des changes, et stabiliser les prix des biens et services”.
Le taux d’inflation en glissement annuel qui était de 21 pour cent en 2010 est tombé à dix virgule cinq pour cent à fin 2013 pour se situer à 9 pour cent en 2014.
Autre résultat, c’est l’adoption par le gouvernement, du document stratégique national de finances inclusives. Un document qui doit permettre dans un futur proche, aux consommateurs qui n’ont pas accès aux services financiers classiques de bénéficier des services de proximité à faible coût.
En plus, Loucény Nabé souligne que ”la masse monétaire s’est accrue de 12,2 pour cent en glissement annuel. Ce qui, dit-il, correspond aux besoins de l’activité économique. Le franc guinéen s’est stabilisé de sorte que l’écart de change s’est situé pour l’essentiel de cette période autour de deux pour cent. Les réserves de change se sont maintenues à plus de trois mois d’importation à fin 2014”.
Si l’administration bancaire guinéenne se félicite des quelques avancées enregistrées, les citoyens eux, déplorent l’absence totale des billets de petite coupure (100 GNF, 500 GNF et 1000 GNF).
Conséquences, dans les marchés, à bord des taxis et de plusieurs lieux de négoces, des polémiques autour de la monnaie sont récurrentes.
Mamadou Aliou BM Diallo
