Depuis le vendredi 24 juillet, il ne cesse de pleuvoir sur la capitale guinéenne. Des pluies torrentielles mettent tous les citoyens dans l’eau, avec plus de 82000 millimètres d’eau en 24 h. Conséquences : au moins 5 pertes en vies humaines, de nombreux dégâts matériels et des activités paralysées.
Qu’est-ce qui explique cette forte pluviométrie à la fin du mois de juillet alors qu’en juin, il n’a plu que peu ?
Le Dr Mohamed Lamine Bah, Directeur National de la Météo, a précisé sur les medias officiels, mardi soir, que la côte guinéenne était chargée de nuages ayant favorisé un développement très intense. Ces nuages lourds aggravés par le changement de la direction du vent, de la côte vers le continent, ont donné cette précipitation exorbitante à la normale, attendue par jour, a-t-il ajouté.
L’expert prévient que ces pluies pourraient être un rattrapage en Guinée, puisque la saison a débuté avec un déficit de précipitation, cumulé à des phénomènes naturels violents, notamment la tornade qui avait soufflé le 13 juin dernier, avec d’énormes dégâts, comme les pluies de ces derniers jours tombées sur presque la totalité de la ville de Conakry emportant même des engins roulants.
Au total, il a été recueilli à la station météo de l’aéroport International de Conakry 450mm d’eau (soit 450 litres au mètre carré). Cette quantité est égale à celle mesurée pendant les 11 derniers jours du mois de juillet habituellement (du 21 au 31).
« Pour mémoire, la hauteur moyenne mensuelle de juillet (sur 30 ans) est de 1200 mm. Pour 2015, du 1er au 27 juillet il y a eu 23 jours de pluie pour une hauteur totale de 1140 mm », a rappelé le spécialiste.
Ce qui dénote d’après le Dr Bah, un déficit de 10% de pluviométrie. Les causes ? « Le changement climatique a perturbé, en quantité et en répartition, la pluviométrie de cette saison en Guinée. La quantité de pluies tombée est inférieure à la normale connue de 1991 à 2010. Donc, des précipitations déficitaires sont très probables durant les mois de juin, juillet, août et septembre sur le pays et un manque à gagner de l’ordre de 100mm de pluies, soit 100.000mm cubes par Km²», a-t-il analysé.
Nonobstant la mort de personnes et des inondations constatées ça et là dans plusieurs quartiers de Conakry, les autorités guinéennes n’ont encore fait aucune déclaration, ni intenté d’action allant dans le sens d’atténuer la situation des familles désœuvrées.
Aliou BM Diallo, à Conakry pour Afrikipresse