AFRIKIPRESSE-Conakry. La fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’organisation guinéenne des droits humains (OGDH), ainsi que leurs partenaires en Guinée (MDT, l’AVIPA et l’AVCB), se disent « vivement préoccupées » par la détérioration de la situation politique à l’approche des échéances électorales dans le pays.
Au lendemain des manifestations de l’opposition des 13 et 14 avril à Conakry, ces organismes ont dressé un bilan qui fait état de deux personnes tuées et d’une quarantaine de blessées.
Tout en se félicitant des gestes de détente pris tant par l’opposition que par le gouvernement, ces organisations les appellent ainsi que les forces de l’ordre à s’abstenir de toute violence et à renouer le dialogue pour garantir la tenue des échéances électorales à venir, conformément à la Constitution et aux normes internationales en la matière, annonce un communiqué de la FIDH, parcouru par Afrikipresse.
Suite à ces brutalités, le vice président de la FIDH, Me Drissa Traore a déclaré qu’«il est indispensable que les autorités fassent la lumière sur les circonstances qui ont conduit à de tels actes de violences. Elles doivent également garantir l’usage d’armes non létales, ainsi qu’un recours proportionnel à la force, dont il semblerait qu’il ait excédé le cadre légal relatif à l’usage des armes à feu. »
Les organisations se disent « préoccupées par ces événements », à quelques mois d’élections essentielles à la consolidation d’un État de droit pérenne. Elles appellent l’ensemble des acteurs politiques à reprendre la voie du dialogue.
«Seule la reprise sans délai d’un dialogue politique constructif et apaisé pourrait permettre d’organiser la tenue d’élections transparentes, inclusives et acceptables par tous. La Guinée a trop souffert des violences politiques, nous devons franchir cette nouvelle étape dans le calme et rompre avec cette culture de violence » a conseillé Thierno Maadjou SOW, président de l’OGDH.
Pour Me Frédéric Foromo Loua, président de l’ong les mêmes droits pour tous (MDT), la sécurité des citoyens guinéens relève de la responsabilité de l’ensemble des acteurs politiques, tant au niveau du maintien de l’ordre qu’au niveau de l’organisation et de l’encadrement des manifestations.
« Pour que celles-ci ne soient plus synonymes de morts, de blessés et de violences, préconise-t-il, les acteurs de ces tragédies doivent s’engager à respecter une Charte des manifestations pacifiques qui serait proposée par l’Observatoire des manifestations et accepter que cette dernière instance en surveille le déroulement.»
Aliou BM Diallo