Le ministre guinéen de l’Energie et de l’hydraulique, Cheik Talibé Sylla a lancé officiellement jeudi, le premier groupe du barrage hydroélectrique de Kaléta, édifié par une société chinoise “China International Water and Electric corporation” (CWE).
La décision a été prise lors d’une réunion technique des cadres du département de l’Énergie et les techniciens du barrage.
Cheick Taliby Sylla a demandé à ses collaborateurs de mieux faire. “Je ne prône pas l’amateurisme. Je veux un bon travail. Mais surtout, je veux que le travail soit fait dans un temps record”, a-t-il exigé.
Ce lancement, souligne-t-on, va produire 80 MW d’énergie et donnera un véritable argument électoral au camp présidentiel, à quelques mois du scrutin.
Le barrage hydroélectrique de Kaléta, situé à 150 km de Conakry, dispose d’un volume d’eau de 23 millions de mètre cube avec une capacité de production de 240 MW de l’énergie électrique. Il permettra d’améliorer la desserte en énergie dans la capitale guinéenne et dans certaines villes de l’intérieur.
Le coût de construction est estimé à plus de 440 millions de dollars, avec une participation de la Guinée évaluée à 25% contre les 75% financés par l’Eximbank de Chine.
Soulagement des citoyens
« Je pense que les autorités sont en train de respecter leurs engagements par rapport à la desserte en électricité. Depuis hier, nous avons le courant toute la journée et aussi la nuit. Ça, c’est une bonne chose pour toute la population guinéenne car le courant électrique est à la base de tout développement durable d’un pays. Seulement nous espérons que cela soit continuel », se soulage Lansana Camara, jeune diplômé sans emploi.
«L’électricité est régulière dans notre quartier. Certains travailleurs de la société d’électricité ont dit que c’est le barrage de Kaleta qui est à sa phase d’essai. On se rappelle que le président Alpha Condé nous a promis qu’en mois de mai, ce barrage va démarrer et c’est ce que nous sommes en train de constater. L’électricité égale au développement », fait remarquer Ousmane, un autre jeune, assis près d’un bar café à Cosa, banlieue de Conakry.
Si le courant est régulier dans un pays et que ce pays est stable, les investisseurs vont venir, a ajouté un autre.
« C’est le courant qui peut faire fonctionner les usines. Et une usine peut engager combien de personnes ? Le chômage sera réduit et même le banditisme parce que si tout le monde a un emploi, je pense que personne ne sortira pour voler son prochain », déclare Mariam Sylla, étalagiste au rond point de Cosa.
Aliou BM Diallo, à Conakry