Les membres du comité de crise sur les événements de Womey ont entamé lundi à Conakry, une grève de la faim de quatre jours. Par cet acte volontaire de cessation d’aliments, des activistes des droits de l’homme, des députés, et des opposants politiques qui érigent cadre au Palais du peuple (abritant le parlement ), exigent la démilitarisation de la sous-préfecture de Womey (Nzérékoré) au sud-est du pays.
La grève de faim a été entamée suite à moult dénonciations infructueuses sur la présence des militaires dans ladite localité. Lors de la première journée, le président du parti ‘’Bloc Liberal’’ Monsieur Faya Milimono a critiqué le pouvoir guinéen . Selon lui les autorités guinéennes sont en train de commettre des crimes contre l’humanité dans cette zone de la région forestière avec ses corolaires de stigmatisation.
‘’On a commencé par les déshumaniser, à les appeler des cafards. C’est comme si c’est des personnes qui n’avaient pas des mêmes émotions, les mêmes peines, qui ne ressentaient pas les mêmes choses que nous’’, dénonce l’opposant.
Et d’ajouter : ‘’Cela est grave dans notre pays. Depuis qu’on a militarisé Womey, on a jeté dans la brousse 6.000 personnes y compris les bébés, les femmes enceintes et les vieillards. Alors ce que nous cherchons, c’est que l’Etat comprenne, que ceux qui sont dans la forêt de Womey sont des êtres humains qui ont les mêmes émotions que nous, et de surcroit, des Guinéens que l’Etat a la responsabilité de protéger’’, rappelle Faya Milimouno.
Holomo Koni Kourouma, député non inscrit à l’Assemblée nationale, préconise que les autorités mettent en place une commission d’enquête au lieu place de pénaliser tout un village.
‘’Les habitants de Womey ne peuvent pas dormir dans leur maison. C’est pour cela aujourd’hui, nous n’allons pas dormir dans nos maisons pendant 4 jours. Les habitants de Womey ne peuvent pas se nourrir correctement. Nous aussi, nous allons nous priver de manger pendant ces jours pour être en solidarité avec ces populations-là’’.
Pour rappel, à cause du virus Ebola, une équipe composée des autorités locales, de journalistes et de médecins s’etait déplacée à Womey pour sensibiliser les villageois sur le risque d’être infecté si les mesures de précaution ne sont pas observées. Huit de ces personnes ont été tuées. Une enquête a été ouverte par un juge afin d’identifier les meneurs.
Mamadou Aliou Diallo, à Conakry