La Guinée se dirige tout droit vers la date fatidique du 15 février à laquelle le mouvement syndical appelle à une grève générale et illimité.
Faute de compromis entre cgouvernement, patronat et syndicats sur la plate-forme revendicative des défenseurs de la classe ouvrière, “le mot d’ordre de grève générale et illimitée à partir du 15 février reste maintenu”, informe Amadou Diallo, secrétaire général de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG).
Le syndicat se dit offusqué d’avoir passé une semaine sans être interpellé par le gouvernement pour poursuivre les négociations. “A sa place, ce sont les quatre coordinations régionales, les deux religieux de Conakry, le patronat, la société civile et le Conseil Économique et Social (CES) qui ont fait des démarches afin d’aboutir à une solution consensuelle”, a déploré le numéro un du mouvement syndical. Mais, ces démarches sont, pour l’heure, restées infructueuses.
De son côté, le gouvernement ne veut bouger d’un iota quant à sa position de maintenir, notamment le prix du litre du carburant à la pompe, nonobstant la dégringolade du prix du baril du pétrole sur le marché international.
Le porte-parole du gouvernement, interlocuteur direct, déclare que tout le monde travaille dans le sens de la recherches des “meilleures voies possibles de sortir de cette situation afin d’éviter d’ajouter une crise sociale à une crise économique à laquelle notre pays est soumis”.
Damantang Albert Camara affirme à Afrikipresse que différentes concertations ont eu lieu aussi bien à l’interne qu’à l’extérieur du pays pour voir les possibilités qui s’offrent au gouvernement de bouger sur les lignes respectives “pour permettre à l’État de faire les économies et de faire face à ses obligations de soulager la population guinéenne”. Mais avoue-t-il, “pour le moment, il n’y a pas d’accord sur la nécessité ou non de baisser le prix du carburant à la pompe. Et nous envisageons toutes les autres mesures possibles pour éviter de sortir du programme que nous avons, nous-mêmes, accepté de conclure avec le FMI”.
Comme s’il fallait se résigner à laisser les syndicalistes concrétiser leur menace, le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnel assure: “même pendant la grève, on peut négocier. L’important c’est si on respecte le principe de la grève. En principe, il ne devrait pas y avoir des problèmes. C’est vrai que ça va nous affaiblir parce que ça va encore ralentir un peu plus l’économie, donc ça va diminuer nos recettes”.
Tout droit, le pays se dirige vers une grève, dès lundi 15 février 2016, avec des conséquences imprévisibles. Car les travailleurs dans tous les secteurs d’activités sont invités de cesser leur travail jusqu’à nouvel ordre.
Aliou BM Diallo