Des citoyens guinéens commencent à tirer le diable par la queue 48 heures après la grève générale et illimitée déclenchée par l’inter-centrale syndicale du pays.
Dans certains quartiers de la capitale Conakry, des chauffeurs de taxis ont commencé ce troisième jour de grève, à arpenter des artères des voies publiques à la recherche de clients. Cet état de fait a été dénoncé par le porte-parole du mouvement syndical ce mercredi à la bourse du travail, lors d’un compte-rendu des négociations avec le gouvernement.
“Nous avons remarqué que certains transporteurs ont commencé à circuler sur l’autoroute et ailleurs. Si ça continue, on ne parlera plus de baisse du carburant ou de la grille salariale. Le syndicat sera mort en Guinée”, a martelé Mamadou Mansaré, devant des travailleurs très engagés à poursuivre la grève. “Pas de recul, passons à la vitesse supérieure ! vive la grève”, scandaient des travailleurs furieux.
Mardi, en pourparlers avec les autorités gouvernementales, les leaders syndicaux ont desserré le vice sur la baisse du prix du litre du brut à la pompe. Au lieu de 5000 gnf exigé au départ, le syndicat demande au gouvernement de baisser le prix à 5 500 gnf, contre le prix de 8000 gnf, vendu actuellement à la pompe.
Pour l’heure, aucune proposition “satisfaisante” venant des autorités n’a été mise à la table, selon les défenseurs de la cause des travailleurs.
Une rencontre est prévue cet après-midi entre le syndicat et le gouvernement. À la lumière de ce qui s’est dit au cours de l’Assemblée générale qui s’est achevée à la Bourse du travail, la solution ne semble pas encore à portée de main. D’autant plus que le gouvernement demande un moratoire de 45 jours pour pouvoir procéder à la baisse du prix du carburant.
Aliou BM Diallo