Quelques instants après le décret du chef d’Etat, Alpha Condé, graciant une centaine de prisonniers et d’opposant, le principal part d’opposition, l’union des forces démocratiques de Guinée-UFDG- a réagi.
Joint par Afrikipresse, Ousmane Gaoual Diallo, député , affirme que son parti a pris acte de cette grâce, mais il dénonce une « tentative de manipulation » des responsables de l’UFDG. Explication ! « Nous prenons acte de cette grâce présidentielle. J’avais déjà indiqué que c’est malheureux, moi je n’aurais pas à parler de grâce, j’aurais parlé d’abandon de poursuites, s’il s’avère que ce coup d’État n’a jamais existé, cette tentative d’assassinat était du faux. Ceux qui bénéficient de la grâce présidentielle, c’est bien pour leur famille, c’est bien qu’ils rentrent dans leur pays. Mais il ne faut pas qu’on profite de ça pour asseoir la légitimité d’un coup d’État qu’ils ont dénoncé comme imaginaire. La deuxième chose, c’est que nous désapprouvons le fait que c’est une grâce sélective. C’est-à-dire qu’elle concerne essentiellement des responsables de l’UFDG et qu’on oublie que l’objectif qui était déjà affiché c’est celui de la réconciliation, celui de libérer tous les prisonniers politiques. Or, il me semble que sur la liste qui a été diffusée, il manque des noms importants : ce sont les Fatou Badiar, les Commandants AOB, et tous les militaires dont le procès vient juste de s’ouvrir. Ceci explique la précipitation du Président à faire cette grâce. Il aurait pu attendre au moins que le tribunal militaire puisse statuer, que ceux qui doivent être libérés soient libérés, que ceux qui doivent rester , bénéficient de la grâce présidentielle. Cela montre tout le côté maléfique de cette décision qui consiste à manipuler des responsables de l’UFDG pour que ceux-ci se retrouvent être des exécutants de la volonté d’Alpha Condé et du RPG, de créer de la zizanie au sein de notre formation politique. Nous sommes pas mécontents que telle ou telle autre personne a été grâciée. Ce que nous dénonçons, c’est que pour nous, la grâce présidentielle procède du fait que le condamné reconnaît au moins sa responsabilité. Ce n’est pas le cas chez M. Bah Oury ».
Par Aliou BM Diallo