Pour échapper à de présumées poursuites judiciaires à venir contre lui, l’ex-président du Nigéria, Goodluck Jonhatan, aurait trouvé refuge depuis la semaine dernière en Côte d’Ivoire.
L’information a été donnée le lundi 23 mai 2016 par le journal nigérian Thisday Newspaper, et reprise En boucle par d’autres sites nigérians, ainsi que par des ivoiriens sur les réseaux sociaux.
Le journal Thisday Newspaper fait savoir que Goodluck Jonathan est en fuite et se cache en Côte d’Ivoire depuis la semaine dernière pour échapper à une arrestation, à la suite d’une enquête relative à un blanchissement massif d’argent opéré dans le pétrole nigérian, lors de sa présidence.
Aucune source formelle n’a confirmé l’information, mais des personnes bien renseignées à Abidjan assurent que l’ex président nigérian est libre de séjourner en Côte d’Ivoire comme partout ailleurs dans le monde, et que s’il se trouve en Côte d’Ivoire cela est une bonne chose, qui toutefois ne signifie pas qu’il y serait en exil.
C’est quoi un exil volontaire ou involontaire : l’impossibilité de rejoindre sa terre d’origine pour des raisons politiques. Peut-on vraiment prétendre que Goodluck Jonathan se trouve dans une telle situation ?
Dans le cadre des déplacements pour des raisons économiques l’on parle d’émigration. Peut-on là encore affirmer qu’il a des soucis d’argent et qu’il est venu se chercher à Abidjan, alors qu’il est difficile de confirmer en l’état, la preuve d’une persécution politique justifiant un exil et un refuge à Abidjan.
En dehors des spéculations et en l’absence de poursuites formelles et avérées de la part des autorités de son pays, il semble en effet prématuré de parler d’exil pour l’ex président Goodluck Jonathan.
” C’est comme si on disait que l’ex Premier ministre du Faso Zida était lui aussi en exil aux USA parce qu’il est absent de son pays, depuis plusieurs semaines ” , assure une autorité dans la capitale ivoirienne qui estime qu’aucune obligation de séjourner au Nigeria n’a été publiquement notifiée par la justice à l’intéressé , pour que des commentaires assimilent une absence à une fuite ou à un exil.
Selon une autre source diplomatique, le Nigeria fait face à une menace terroriste plus dangereuse que le cas Goodluck Jonathan.
Cette source estime que le chef de l’Etat nigérian a besoin du soutien de tous, y compris de son prédécesseur pour la lutte contre Boko Haram qui a besoin de l’énergie de tous, et même de bonnes volontés au delà du pays.
En tout état de cause, la culture de la démocratie ne marche pas avec la lutte contre la corruption ayant des allures et des airs de règlements de compte.
Autant l’alternance apaisée a été saluée au Nigeria, autant le président Buhari peut éviter de donner raison à d’éventuels chefs d’Etat tentés de s’accrocher au pouvoir, même s’il reste difficile de demander une impunité pour son prédécesseur dans le cas avéré de participation à une entreprise massive de corruption et de détournement de deniers publics.
L’enjeu et les dessous de cette alerte à l’exil ne résident même pas la présence ou non de l’ex chef de l’Etat nigérian à Abidjan, mais plutôt dans le message que le soupçon et la tentation de l’acharnement contre un ex-dirigeant peut laisser aux dictateurs qui refusent de quitter le pouvoir pour échapper à ce qui peut passer pour l’humiliation de poursuites judiciaires souvent non pertinentes non judicieuses, et même non justifiées.
Charles K et Alex A