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Gabon : un coup d’État militaire pour voler la victoire de l’opposition (décryptage) Charles Kouassi 

Gabon : un coup d’État militaire pour voler la victoire de l’opposition (décryptage) Charles Kouassi 
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Charles Kouassi
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Ali Bongo Ondimba a-t-il été réellement élu et réélu lors de ses deux derniers mandats ? On peut en douter. D’ailleurs, la communauté internationale en doute encore à propos du résultat de la dernière explication présidentielle. Et l’on a vu les réserves sur la question à l’époque. 

Avec le coup d’État annoncé au Gabon, il est évident que l’opposition se fait voler la victoire ! Les militaires gabonais ont saisi le prétexte du rejet des années Bongo et du clan Bongo pour destituer Ali Bongo et le mettre à la retraite. 

Des militaires, dont beaucoup appartiennent au clan Bongo,  ont saisi  saisi le prétexte d’une élection truquée pat Ali Bongo pour s’emparer du pouvoir , alors que, clairement, l’opposition peut avoir emporté le scrutin du 26 août 2023. Au lieu de rendre à l’opposition sa victoire, les militaires ont préféré lui voler cette victoire par peur des incertitudes d’une alternance civile. Dans un pays moderne, le rôle d’une armée républicaine n’est-il pas de rester neutre ? 

En réalisant un coup d’État, les militaires s’approprient le pouvoir par la force.

La gouvernance d’Ali Bongo est  contestable, et son élection est le résultat d’un vote insincère. Le problème est que son clan a perdu le pouvoir. Or, ce sont les militaires de son clan qui le renversent. En réalité, ce n’est pas Bongo qui est la victime de ces putschistes, mais plutôt l’opposition et le peuple, qui, dans les urnes, et à travers, ont voulu se débarrasser du clan Bongo.

C’est donc la volonté exprimée dans les urnes par la majorité des Gabonais qui est bafouée. Cet aspect qui permet au clan Bongo de conserver le pouvoir n’est pas perçu. Ali Bongo était devenu le maillon faible du clan. Il fallait s’en débarrasser en se parant des habits vertueux des libérateurs. Ce véritable hold-up sur la victoire de l’opposition part des militaires, des gendarmes et des policiers, dirigés par le responsable de la garde prétorienne du président déchu est inacceptable. Enivrés par la facilité avec laquelle ils se sont emparés du pouvoir, les militaires gabonais vont-ils vouloir utiliser la force pour mater l’opposition ? 

Le Gabon est un pays riche qui peut susciter toutes les convoitises chez des militaires frustrés de voir le clan Bongo perdre le pouvoir

L’Union Africaine et la communauté internationale doivent regarder de près ce qui va se passer au Gabon. Les ruses de l’Histoire sont telles que les coups d’État militaires se parent de toutes les vertus, ce qui permet d’empêcher le peuple de choisir ses représentants, de le tenir loin de l’exercice du pouvoir et de le projeter hors de l’enrichissement national. La confiscation du pouvoir ne doit être autorisée, car sous le prétexte de la chute de Bonho et de la gouvernance, il s’agit pour les militaires de faire du Bongo sans Bongo : continuer à enrichir le même clan au Gabon, au détriment du peuple. 

Charles Kouassi

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