La Côte d’Ivoire endosse la déclaration de Chaillot adoptée lors du forum mondial bâtiments et climat.
La décarbonisation et la résilience climatique des bâtiments étaient au cœur des débats du premier Forum mondial bâtiments et climat organisé par la France et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Lors de cette assisse qui s’est tenu les 7 et 8 mars 2024, «la déclaration de Chaillot» qui jette les bases d’une collaboration internationale permettant d’avancer vers une transition urbaine et écologique rapides, juste et efficace du secteur du bâtiment a été adoptée.
La Côte d’Ivoire représentée par le ministre Bruno Nabagné Koné a endossé ce texte fondateur soutenu par 70 États dans le monde. Le pays se positionne ainsi comme un modèle pour mettre en œuvre les conclusions de cet important forum. Pour Bruno Koné, il est toujours plus facile de travailler sur un modèle réduit que d’aller sur une grande échelle, car selon lui, l’Afrique est complexe, et chaque pays vient avec ses particularités.
« Les nôtres, nous avons eu l’occasion de les présenter au cours de ce forum. Il s’agit notamment du cadre urbain en Côte d’Ivoire et ses challenges. Cela démontre bien l’ambition que nous avons d’améliorer les choses et de faire en sorte que nous ayons un habitat plus compatible et respectant les exigences écologiques. », a soutenu le ministre ivoirien de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné.
« Nous nous sommes donc proposés d’être un démonstrateur de la mise œuvre de cette Déclaration, en d’autres termes, d’être un laboratoire pour expérimenter ces nouvelles dispositions qui vont améliorer la vie de nos populations. C’est par exemple, l’utilisation de matériaux de constructions, de techniques de constructions innovantes qui font moins appel au fer et au béton et à tous ces matériaux qui agressent finalement la nature. », a-t-il ajouté.
La déclaration de Chaillot est essentiellement consacrée à l’atténuation des émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment qui comptabilise à lui seul près de 21% de l’émission de GES (gaz à effet de serre) et l’adaptation aux impacts du dérèglement climatique. Elle comporte également des paragraphes sur les économies d’eau et d’énergie, la réduction autant que possible des installations de climatisation en privilégiant la circulation d’air à l’intérieur des bâtiments.
« Les enjeux climatiques sont présents dans tout ce que nous faisons. Ils ne sont pas antinomiques de ce qui est fait par exemple pour le logement en Côte d’Ivoire. Quand nous décidons de densifier l’habitat, il y a en réalité un sous-entendu climatique derrière. Quand nous décidons de planter des arbres ou d’avoir des espaces verts, nous avons là aussi des sous-entendus climatique. Quand nous décidons de protéger la forêt du banco (3600 ha en plein Abidjan), cela relève aussi d’ un enjeu climatique, quand nous décidons de travailler sur tout ce qui est performance énergétique des immeubles. Nous sommes par conséquent dans la même pirogue gonflable. Nous avons intérêt à boucher les trous et faire en sorte que la barque puisse continuer à nous porter », a renchéri Bruno Koné qui a saisi cette tribune pour lancer un appel à l’accès au financement des gouvernements.
À la cérémonie de clôture, le ministre français de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a rendu un vibrant hommage à la Côte d’Ivoire pour la pertinence de ses propositions. « En deux jours, nous avons signé la déclaration de Chaillot. 70 États qui s’engagent et parmi eux, un que je souhaite mettre à l’honneur : C’est bien entendu la Côte d’Ivoire qui a décidé de s’engager, mais surtout d’être un « démonstrateur » de ce sur quoi nous nous sommes engagés ici. », a déclaré Christophe Bechu.
Le Forum Mondial Bâtiments et Climat de Paris qui a refermé ses portes le vendredi 8 Mars 2024, a été meublé par plusieurs panels de haut niveau. Il s’agit entre autres de l’économie circulaire dans l’environnement, la décarbonisation des Bâtiments et le financement des bâtiments zéro-carbone.