DU 9 Janvier au 6 février 2022, l’Afrique sportive aura les yeux tournés vers le Cameroun où aura lieu la 33ème édition de la CAN de football. 24 nations seront en course pour espérer remporter le trophée détenu par l’Algérie, elle-même alignée sur le départ. Afrikipresse.fr fait l’analyse des six groupes après le tirage au sort.
Groupe A : Le Cameroun le premier titre à domicile ?
La première et la dernière fois que le Cameroun a organisé la CAN à domicile, il ne l’avait pas remporté. Et cela date de 50 ans. En 1972, le pays des Lions Indomptables s’est contenté d’une troisième place honorifique.
Mais en 50 ans, le Cameroun a frappé fort en allant décrocher le titre chez les autres. Avec cinq trophées, il reste le deuxième baobabs du football du continent derrière l’Égypte. Comme lors des éditions précédentes, il sera encore l’un des favoris de ce rendez-vous. Dans le groupe A, il aura la rivalité de l’Éthiopie, du Cap Vert et du Burkina Faso.
Le Cap Vert qui a pris goût à la compétition, devra sortir les griffes pour inquiéter les trois autres concurrents. Vainqueur en 1962 chez elle, l’Éthiopie a quelque peu disparu des radars. Pour elle, les éditions passent et se ressemblent fort malheureusement.
Le Burkina Faso a été sublime en ratant de peu le trophée en 2013. En 2017, il s’est offert la médaille de bronze mais depuis plus rien. Les
Étalons sont toujours à la recherche de leur premier titre. Avec le Lions Indomptables, ils sont les favoris du groupe. Mais il reste à le confirmer devant les Walyas et les Réquins Bleus.
Groupe B : Le Sénégal et la Guinée et après les autres
C’est la seule poule qui ne compte aucun champion d’Afrique. Finaliste malheureux en 2019 en Égypte, le Sénégal de Sadiio Mané est légitimement l’un des grands favoris de ce rendez-vous. Il est très attendu et n’aura pas droit à l’erreur. Logiquement, les Lions de la Teranga, sans étoile depuis, ne devraient pas avoir de problème pour se retrouver en 8ème de finale.
Dans cette poule, il y a Guinée dont les activités fédérales baignent dans une crise sans précédent. La Guinée sera conduite par Naby Keita, l’un des meilleurs joueurs africains du moment. Le Syli National, sans étoile non plus au plan africain, avait déçu en 2019 mais jure de se racheter au Cameroun. Didier Six devra trouver le groupe idéal pour faire face aux rudes batailles.
Seulement les deux pays devront se méfier du Zimbabwe et du Malawi, deux représentants de la Zone COSAFA, eux aussi sans un trophée dans leurs escarcelles. Considérés comme les outsiders du groupe, Zimbabwéens et Malawites joueront à fond leurs cartes. Comme ils l’ont fait lors des éliminatoires. Et une surprise n’est pas à écarter tant ces formations sont imprévisibles.
Groupe C : attention aux Comores le néophyte
Dans ce groupe, les regards seront tournés vers les Comores qui y arrivent pour la première fois. Naturellement, ils ne seront pas les favoris mais seront à suivre. Lors des éliminatoires, ils ont terminé deuxièmes de leur poule avec 9 points derrière l’Égypte (12 points), laissant sur le carreau, le Kenya et le Togo.
Le Gabon a réussi à se défaire des griffes de la RD Congo et de l’Angola pour se retrouver à cette campagne. Pierre Aubameyang et ses camarades seront confrontés à une autre réalité d’où leur réaction très attendue chez le voisin. Dans ce lot à quatre, les bonnes intentions sont plutôt pour le Ghana et le Maroc, considérés comme des tigres en papier depuis quelques années.
7Le Ghana ne fait plus peur comme par le passé. Finaliste malheureux en 2015 devant la Côte d’Ivoire, le Ghana cherche un sixième titre depuis 40 ans. Dans ce laps de temps, les Black Stars ont joué trois finales malheureusement toutes perdues. Ils reprennent le chemin de l’Afrique mais ont sur leur chemin, les Lions de l’Atlas, les Cœlacanthes et les Panthères. Ils restent tout de même les favoris du groupe.
Avec les Black Stars, il faut ajouter les Lions de l’Atlas qui eux ont remporté leur unique trophée en 1976. Depuis, plus rien. Donnés parmi les favoris en 2019, les Lions de l’Atlas se sont fait éliminer en 8ème de finale par la modeste formation des Écureuils du Bénin. Une sortie prématurée considérée comme une humiliation dans le Royaume chérifien. Mais le Maroc est de retour et est gonflé à bloc.
Groupe D : du lourd pour la Guinée Bissau et le Soudan face à l’Égypte et au Nigeria
Cette poule compte le plus grand nombre de CAN soit 10 détenues par deux pays, l’Égypte (7) et le Nigeria (3). L’Égypte fait toujours partie des leaders d’Afrique malgré sa sortie ratée en 2019 chez elle, éliminée en 8ème de finale par l’Afrique du Sud. Les Pharaons demeurent un géant et une fois de plus seront à suivre dans un groupe qui sent la poudre avec le Nigeria, la Guinée Bissau et le Soudan.
Le Nigeria lui non plus n’a connu de réussite à la dernière campagne. Il s’est offert la médaille de bronze (3ème place). Qu’à cela ne tienne. Le Nigeria reste un gros morceau à croquer. Le battre ne sera pas un exercice très difficile et c’est pourquoi, Égyptiens, Bissau Guinéens et Soudanais devront serrer les dents.
Le Soudan est un habitué de la compétition. Très souvent présent mais jamais sur le haut du podium. Mais cette campagne est une autre réalité pour les Crocodiles du Nil qui devront batailler dur pour gagner l’un des deux tickets des 8èmes. En outsiders, ils viendront pour tenter de bousculer la hiérarchie.
La Guinée-Bissau pourrait rêver d’une place honorable ce qui voudrait dire qu’elle vise gros au Cameroun. Après deux tentatives dans ” l’anonymat ”, les OS Djurtus entendent se faire entendre dans ce groupe où les dés semblent pipés avec la présence des Super Eagles et des Pharaons. Sans oublier les Crocodiles du Nil. La Guinée Bissau aura fort à faire.
Groupe E : Algérie-Côte d’Ivoire le carrefour de la mort
Le match qui retiendra le plus l’attention dans ce tournoi restera incontestablement celui entre l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Ce sera une autre occasion de retrouvailles. La Côte d’Ivoire rumine toujours son élimination sur le fil en quart de finale de la CAN 2019. Les deux pays qui totalisent quatre CAN (deux pour chacun), sont les favoris du groupe.
La Sierra Leone marque son retour après 28 ans d’absence mais restera une véritable inconnue. N’empêche qu’elle est dans la catégorie des ” tocards ”. La Guinée Équatoriale est également à sa troisième participation. Les deux premières étant à domicile où elle a atteint toujours le top 8. Qu’en serait-il du séjour hors de sa base ? Difficile de le dire.
Groupe F : une poule équilibrée avec deux géants aux pieds d’argile
Cette poule est véritablement équilibrée. Avec une seule CAN gagnée (en 2004 chez elle) et 4ème en 2019, la Tunisie fait office de leader et c’est en toute logique que certains la voient déjà en 8ème. Mais la Tunisie reste un géant aux pieds d’argile qui est très lente dans son éclosion aux yeux de nombreux observateurs.
C’est également le cas du Mali qui enchaîne pourtant de bonnes chaînes de génération de joueurs à chaque édition. Depuis sa finale ratée de 1972 en terre camerounaise, le Mali est poursuivi par une sorte de malédiction qui l’empêche d’arriver au sommet. L’arrivée d’un nouveau président à la FEMAFOOT pourrait etre un bon signe pour les Aigles.
Les Aigles atteignent bien souvent le dernier carré mais reste également au pied du podium. L’opposition Tunisie-Mali reste le choc de ce groupe étant entendu que les Aigles sont la bête noire des Aigles de Carthage. Les Maliens doivent élever le niveau de leur jeu s’ils veulent aller beaucoup plus loin au Cameroun.
La Mauritanie sera à sa deuxième participation après celle de 2019 où elle est retournée au bercail au terme du premier tour. Après l’apprentissage, les Mourabitounes espèrent faire mieux qu’il y a deux ans. Seulement, ils sont conscients qu’ils devront avoir affaire à deux grosses cylindrées que sont les Maliens et les Tunisiens bien enragés.
La Gambie sera à son baptême du feu dans une écurie où il y a deux gros habitués de la compétition. Pour une grande première, les Gambiens seront prudents tout en cherchant à frapper un grand coup si l’occasion se présente. Les Scorpions ont un coup à jouer dans cette épreuve où les grosses surprises ne manquent pas.
Adou Mel