Adama Roamba, est un producteur-réalisateur de cinéma. Il est de nationalité burkinabè, et se définit comme Ivoiro-Burkinabè. Il dit rêver de voir le cinéma ivoirien et le cinéma burkinabè, devenir un seul cinéma.
Né à Oumé en Côte d’Ivoire, Adama Roamba a bénéficié de la bourse scolaire de l’État ivoirien quand il était au collège Racine de Divo. Rencontré au siège du Fespaco, parle de ses productions et de ce qu’il pense de l’organisation de la fête du cinéma, du cinéma ivoirien et du cinéma burkinabè.
Quelles sont les œuvres cinématographiques à votre actif ?
Je peux dire au moins que j’ai 4 séries-télés dont certains ont été bien appréciées. Je prends le cas de ‘’Célibatorium’’ dont j’ai 125 épisodes et ‘’Du jour au lendemain’’, je l’ai limité à deux saisons de 100 épisodes, ‘’Petit sergent’’ à 32 épisodes. En long métrage, j’ai ‘’ Le neveu de l’homme fort’’ qui est passé sur les chaînes internationales. Ensuite ‘’La forêt Niolo’’ qui a eu le prix du meilleur scenario au dernier Fespaco. Et puis, en court métrage, j’ai ‘’Humanitaire’’, j’ai ‘’ Source d’histoire’’ qui a obtenu le meilleur prix du court- métrage en 2003. J’ai ‘’Rencontre libre ‘’ qui a été sacré le meilleur court métrage africain de l’année 2005. S’agissant des projets, il y a en a beaucoup. Je concentre une grande partie de mon travail vers la Côte d’Ivoire à Abidjan.
Avez-vous un film en compétition pour cette 27è édition du Fespaco ?
Cette année, je n’ai pas de film en compétition mais je me prépare pour les années à venir parce qu’arrivé à un certain moment, il faut marquer un break et se concentrer sur les projets du futur. Donc, cette année, je n’ai pas de film en compétition.
Comment voyez-vous l’organisation du Fespaco 2021 ?
Vous savez, le Fespaco chaque année, ce sont les mêmes problèmes, problèmes organisationnels. Mais, je pense que cette année c’est assez particulier parce qu’il y a eu beaucoup de ratés, il y a eu beaucoup de tensions. Déjà, le festival a l’habitude de se tenir en février, il a été décalé en octobre. C’est vrai, ça a été une volonté politique même artistique de forcer en l’organisant en octobre, je pense qu’on pouvait simplement et purement annuler. C’est une option mais au vu de ce qui se passe actuellement, je pense c’est bien de maintenir mais, il faut reconnaître qu’il y a des problèmes organisationnels. Mais, cela ne peut pas ternir l’image de cette édition dont la cérémonie d’ouverture a été grandiose. Qui a mis plein dans les yeux que j’ai bien apprécié. C’est la fête du cinéma et rêvons toujours.
Avez-vous un appel à lancer aux autorités burkinabè ?
Mon appel, c’est de dire qu’il y a eu cette ouverture entre guillemets du festival où il y a eu un pays-invité qui est le Sénégal. Il y a une année, c’était la Côte d’Ivoire. Je pense qu’il est mieux d’aller plus dans la collaboration avec les pays voisins et au-delà de çà. C’est l’Afrique, c’est de la globalisation, pour moi, quand on parle de la globalisation, l’Afrique est un pays. On devrait tous se sentir Africains d’abord avant d’être Burkinabè, Ivoirien, Malien ou Sénégalais. Pour moi, il faut renforcer la collaboration avec les pays-frères. Je pense que ce qui pourrait très bien marcher, c’est une collaboration réelle entre le Burkina et la Cote d’Ivoire parce que ces deux pays sont deux pays-frères. On doit renforcer cette politique en matière de cinéma. Certains me diront que beaucoup de Burkinabè travaillent en Côte d’Ivoire mais, il faudrait toujours renforcer parce qu’à deux, on est toujours plus forts. On devrait faire en sorte que le cinéma ivoirien et le cinéma burkinabè soient un seul cinéma. Que cela donne plus de force.
Propos recueillis par Mamadou Ouattara depuis Ouaga