Une réaction sur la Page Facebook du porte-parole du gouvernement ivoirien dans l’après-midi du samedi 15 avril 2017 , permet de savoir que des propos qui avaient été attribués à Bruno Nabagné Koné , dans le cadre du dossier des faussaires ivoiriens parmi migrants clandestins , en Italie sont mensongers.
Le propos démenti disait ceci : ” Bruno Kone NABAGNE, Porte Parole du Gouvernement Ivoirien : ” Avoir une carte nationale d’identité ivoirienne ou un passeport ivoirien, ne veut pas dire qu’on est ivoirien”.
En réaction , le Ministre ivoirien de la Communication, de la Poste et de l’Economie Numérique a écrit : ” Encore une accusation mensongère me concernant sur les réseaux, relativement à des propos que j’aurais tenus sur les questions de nationalité et de documents d’identité. Parce que mes prises de parole ne sont pas confidentielles, je voudrais inviter ceux qui publient ce type d’information à faire encore mieux en mettant en ligne l’extrait vidéo ou audio correspondant… ET QUE CELA SOIT DÉSORMAIS LA RÈGLE, PAR RESPECT POUR NOS LECTEURS !.
Comprenez; je suis un peu fatigué de voir dans la Presse et sur le Net, des personnes, sans doute encouragées par mon silence, s’amuser régulièrement à me faire tenir des propos qu’elles aimeraient entendre de ma bouche (dans le but de discréditer le Gouvernement ou son Porte-parole) , et que malheureusement pour elles, je ne tiendrai jamais !
J’assume ce que je dis quand je l’ai dit, à titre personnel ou au nom du Gouvernement et suis prêt à me défendre quand les critiques sont fondées, mais je déplore de devoir le faire quand il s’agit de faits inventés ou de mensonges.
De grâce, évitons les propos qui n’unissent pas ou ne construisent pas…
Joyeuses fêtes de Pâques et qu’en ce temps de pénitence, notre chemin soit à l’image de la souffrance puis de la résurrection de Jésus-Christ. BNK”.
Cette précision fait suite à une enquête annoncée après le Conseil des ministres le 23 mars 2017.
” Nous n’avons pas envie de rentrer dans des accusations directes. Mais si vous voulez, il y a beaucoup de faux dans l’identité des personnes qui se présentent là-bas, avec la nationalité ivoirienne.
Dans les derniers retours qui ont été faits, je préfère taire la nationalité concernée, il s’est même retrouvé des anglophones qui avaient des papiers ivoiriens. Nous n’avons pas envie de rentrer dans un débat qui, à ce stade, est probablement prématuré. Les enquêtes vont se poursuivre et surtout notre pays devra renforcer l’identification de sa population, devra faire en sorte que cette identification soit au minimum biométrique, qu’il n’y ait vraiment plus de confusion possible, dans l’attribution des papiers. Les enquêtes se poursuivent. Tout cela nous laisse un peu circonspects, parce que rien n’indique aujourd’hui que la situation est plus grave en Côte d’ Ivoire que dans les pays de la sous-région et rien n’indique non plus qu’elle est plus grave en Côte d’ Ivoire aujourd’hui qu’il y a quelques années », avait alors déclaré le porte-parole du gouvernement.
(Re)Lire l’article en entier Des anglophones rapatriés en Côte d’Ivoire avec des papiers ivoiriens : enquête ouverte
C’est après les enquêtes et investigations que le ministre a pu dire ceci le Mercredi 12 avril 2017, soit trois semaines plus tard : ” L’Ambassade d’Italie en Côte d’Ivoire fait état de l’arrivée de treize mille (13 000) immigrés ivoiriens sur les côtes italiennes au cours de la période du 1er au 31 décembre 2016.
Face à cette situation, le Gouvernement a dépêché une mission en Italie afin d’évaluer la situation et de faire l’état des lieux de ce phénomène migratoire.
À la suite des conclusions de cette mission, il convient de noter que le phénomène migratoire a atteint des proportions inquiétantes en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier.
Toutefois, seuls environ deux mille (2000) immigrés ont formellement été identifiés comme étant réellement des Ivoiriens, sur les treize mille (13 000) présumés ivoiriens.
Les autres migrants présumés Ivoiriens, sont en réalité des nationaux d’autres Etats de la sous-région ou des personnes non originaires de l’Afrique de l’Ouest qui, pour certaines, ont seulement résidé en Côte d’Ivoire.
Aussi, le Conseil a arrêté les mesures suivantes en vue d’apporter une réponse à ce phénomène :
– l’organisation de campagnes de sensibilisation afin de prévenir les populations contre les phénomènes migratoires illégaux ;
– l’établissement d’un cadre technique de coopération entre l’Italie et la Côte d’ Ivoire pour l’identification des migrants présumés Ivoiriens dès leur arrivée sur les côtes italiennes;
– le renforcement des moyens de répression et de détection des réseaux de passeurs ;
– la réactivation, dans un délai de six (6) mois, de la carte de résident biométrique pour les ressortissants hors CEDEAO ;
– l’accélération de la mise en œuvre de l’identifiant unique, pour une meilleure traçabilité biométrique des citoyens ivoiriens.”
Des commentateurs ayant voulu voir en cela le retour de l’ivoirité , et la preuve d’une fraude à grande échelle sur la nationalité ivoirienne, ont sans doute sorti les propos prêtés au porte parole pour justifier leur point de vue.
La sortie de Bruno Koné devrait permettre de clarifier le débat….
Alice Ouédraogo