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    Euphrasie Yao : ” COCOFCI, célébration du 8 mars, défis encore à relever et moi “

    Euphrasie Yao : ” COCOFCI, célébration du 8 mars, défis encore à relever et moi “
    Publié le
    Par
    Ouattara Roxane
    Lecture 7 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme célébrée officiellement en Côte d’Ivoire ce vendredi 10 mars 2017, l’ex ministre Euphrasie Yao, Coordonnatrice du Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI) fait le bilan des 5 ans d’existence de la structure.

    Quel bilan sur les 5 ans d’existence du COCOFCI ?

    Nous pouvons dire que le COCOFCI a permis de créer un environnement favorable à la promotion de la femme en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs l’un des acquis majeurs mis en évidence par l’évaluation extérieure de la phase pilote de la structure, dont nous partagerons les résultats dans les deux prochains mois.

    En effet, selon cette évaluation près de 96% des femmes enquêtées ont indiqué que le COCOFCI est un programme pertinent et capable d’assurer la visibilité des compétences des femmes. 92% d’entre elles pensent également que ce programme constitue une véritable opportunité de promotion d’égalité professionnelle et politique entre les sexes.

    Le COCOFCI a également œuvré à la mise en place d’une base de données dynamique, exploitable à souhait qui permet de classer les femmes par catégories professionnelles et par secteur d’activités. Cette base de données qui compte à ce jour plus de 12.000 femmes, combinée au premier annuaire des femmes cadres de haut niveau, a permis à notre pays d’améliorer la présence des femmes aux postes nominatifs. Comme l’a si bien relevéSEM Alassane Ouattara, lors d’une de ses interventions, le COCOFCI, lui a permis de faire passer le taux de représentation des femmes au Conseil Économique et Social de 14% à peu près de 30%.

    Aussi, de nombreuses femmes ont-elles été nommées à des postes de Directrices de Cabinet, Cheffes de Cabinet, Conseillères, Directrices au sein de l’administration publique. Je tiens à signaler que les processus de nomination ont été directement pilotés par les différents cabinets ministériels. Ces femmes nommées, que nous ne connaissions pas de façon particulière, ont tenu à rendre des témoignages pour attester que le COCOFCI constituait un véritable outil de promotion de la compétence.

    L’autre catégorie de résultats du COCOFCI,concerne son appui à l’insertion professionnelle des jeunes filles diplômées. À travers des formations spécifiques, le coaching et le développement d’un système de mentorat, le COCOFCI, a permis à de nombreuses jeunes filles d’accéder soit à un emploi rémunéré, soit à l’auto emploi. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’appui que nous apportons à l’organisation du Forum de l’Emploi et de l’Entreprenariat Féminin (FEEF).

    En dehors des nominations de femmes enregistrées dans l’administration, le COCOFCI a également renforcé l’engouement des femmes à participer à la vie politique et citoyenne spécifiquement concernant les dernières élections législatives et référendaire.

    Comme l’atteste les chiffres relatifs au nombre de femmes candidates aux élections législatives qui est passé de 105 en 2011 à 328 en 2016. Le COCOFCI, constitue donc un véritable outil d’autonomisation politique, économique et sociale des femmes. Ma principale satisfaction aujourd’hui, c’est que ce programme regroupe une diversité de filles et de femmes de toutes les ethnies, de toutes les religions, de tous les partis politiques et de toutes les régions qui ont décidé de travailler ensemble pour la Promotion de la Paix et du Développement en Côte d’Ivoire.

    Que signifie pour vous le 08 mars ?

    Pour nous, la journée du 08 mars est une journée très importante dans la marche du monde. À cette date, le monde devrait s’arrêter pour faire le bilan de la lutte engagée pour l’émancipation de la femme. Elle offre l’opportunité de mesurer le chemin parcouru et de célébrer le rôle productif de la femme comme le préconise les Nations Unies qui l’ont instituée. Elle est différente de la fête des mères et des autres célébrations qui impliquent les femmes.

    Qu’attendez-vous particulièrement pour cette édition de la journée internationale de la femme ?

    De façon spécifique, nous pensons que nous devons faire de la célébration de la journée internationale de la femme, un moment d’engagement et de résolutions des gouvernants pour l’amélioration de la condition de la femme. Dans notre pays, nous nous réjouissons que notre combat pour la constitutionnalisation de la participation des femmes au processus de développement économique et socio-politique ait abouti. Aujourd’hui, la Constitution ivoirienne de la 3ème République opte clairement pour la parité dans l’accès à l’emploi et aux instances de Gouvernance.

    De nombreuses réformes légales et opérationnelles avaient également été opérées pour promouvoir les droits des femmes. Malheureusement, les indicateurs en matière de genre ne sont pas encore au vert dans plusieurs domaines dans la participation à la gouvernance politique, économique et sociale. C’est pourquoi nous pensons que dans le cadre de la célébration de cette 40ème journée internationale de la femme, un pan important des activités envisagées doit se consacrer au plaidoyer afin d’aller de l’avant dans l’adoption de l’avant-projet de loi déterminant les règles de participation et de représentation des femmes aux élections législatives et locales, que l’ensemble des organisations féminines de Côte d’Ivoire ont formulé de manière participative sur notre initiative en avril 2016.

    Nous pensons également que la présente célébration doit être l’occasion de faire le bilan des engagements que des membres du gouvernement avaient pris lors de la célébration de la JIF 2016 sur un certain nombre de défis dans leur secteur respectif. Elle devrait aussi permettre de mettre en lumière les actions d’envergure envisagées par le gouvernement jusqu’à la prochaine célébration pour faire avancer les droits des femmes dans le pays.

    Que vous inspire le thème de cette année ‘’autonomisation économique de la femme pour un monde plus juste et plus équitable’’?

    L’autonomisation économique renvoie au processus qui promeut l’indépendance économique des femmes, notamment par l’emploi et l’accès équitable aux ressources productives, aux technologies innovantes et aux services d’encadrement. Cette autonomisation économique des femmes devrait constituer la porte d’entrée des interventions publiques dans la mesure où elle favoriserait le pouvoir d’action et réaction des femmes d’une part, et d’autre part, renforcerait leur pleine participation au processus de développement puisqu’elles résident en milieu rural, péri urbain ou urbain.

    C’est une question de justice sociale. C’est pourquoi, le Programme du COCOFCI y consacre un volet important de ses interventions en particulier avec sa cible ‘’femmes de tout niveau qui excellent dans leur domaine d’activité’’. Il s’agit pour notre structure de promouvoir ces femmes en tant que modèles de réussite, de les accompagner dans le renforcement de leurs activités et de développer des projets spécifiques en faveur de leur localité de résidence.

    Un appel à lancer aux femmes de Côte d’Ivoire ?

    Je voudrais exprimer mes remerciements aux femmes de Côte d’Ivoire et à nos sœurs des pays frères qui nous font l’amitié de vivre dans notre pays pour toutes leurs marques d’attention à mon égard. Ensemble, nous avons œuvré en 2016 et bien avant , à améliorer la visibilité des compétences des femmes et à promouvoir leur participation de manière juste et équilibrée à tous les niveaux de prise de décision. Nous avons eu des acquis. La plus haute personnalité de notre pays, le Président de la République, est fortement engagée en faveur des droits des femmes et surtout met en œuvre des programmes novateurs, à l’image du COCOFCI, qui ont permis de créer un environnement favorable.

    Cet environnement est à la base du renforcement de la confiance des femmes et des filles en leurs talents et leurs compétences et qui explique leur engouement à investir la gestion des affaires publiques et privées, ainsi que les instances de gouvernance. Mais des défis subsistent qui méritent que nous restions mobilisés. Après des missions que j’effectuerai dans ce mois de mars 2017 à l’extérieur du pays, en Egypte et en France, pour le compte des activités de la Chaire UNESCO ‘’Eau, Femmes et Pouvoir de Décision’’ dont je suis la Titulaire, nous poursuivrons nos activités dans le cadre de la mise en œuvre de notre programme ” Femmes de Côte d’Ivoire et d’ailleurs, le moment est toujours Favorable ! Et, ce moment c’est Maintenant !”

    Ouattara Roxane

     

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