Le Football Club San Pedro a officiellement reçu son trophée de champion de Côte d’Ivoire au terme de la 30è et dernière journée de la Ligue 1 de football qu’il a jouée contre LYS de Sassandra le samedi 1er juin 2024. Un match qu’il a perdu par la petite marque (0-1) mais sans conséquence au classement. Au terme de cette opposition, afrikipresse.fr a rencontré l’entraîneur des champions de Côte d’Ivoire. Dans cet entretien, Maxime Gouamené livre tout.
- Votre équipe est championne de Côte d’Ivoire est-ce une satisfaction personnelle ?
Bien sûr que oui. Mais elle est également collective parce qu’avec ce groupe, l’objectif n’était pas d’être champion. Il fallait chercher à être parmi les quatre premiers afin de se qualifier pour une coupe africaine. C’était notre objectif. Maintenant, l’appétit venant en mangeant, nous avons cravaché dur pour être là où nous sommes aujourd’hui. Dès lors que nous avons pris la tête du classement, il n’était plus question pour nous de relâcher. Aujourd’hui, le résultat est là. Cela a été difficile. Vous avez remarqué que nous avons terminé sur les genoux parce que les joueurs étaient fatigués, je dirais totalement épuisés surtout quand deux ou trois joueurs manquent à l’appel cela devient compliqué.
- Justement vous avez terminé le championnat sur une défaite. Ce qui a quelque peu gâché la fête. N’est-ce pas ?
Effectivement cette défaite a gâché la fête mais ça c’était sur la pelouse mais une fois en ville c’est la fête et c’est le plus important. Le titre, ce n’était pas à la dernière journée qu’il fallait le gagner, il a été gagné depuis quelques semaines. Je suis très heureux pour ce groupe, un groupe très jeune. Nos dirigeants ne peuvent qu’être fiers de leurs joueurs parce qu’il y a de la qualité. Il fallait seulement leur inculquer l’esprit de la gagne et c’est ce que j’ai fait pour arriver à ce niveau.
- À vous entendre, l’objectif qui vous était assigné n’était pas le titre
Non pas du tout. Il fallait être troisième ou quatrième mais pas moins pour accrocher une place africaine.
- À quel moment de la compétition avez-vous cru au titre ?
C’était face à l’ASEC. Quand on joue contre ce gros morceau et qu’après on vient à Abidjan où on a aligné deux ou trois victoires consécutives et qu’on passe en tête du tableau, à partir de là pour nous, tout était jouable. Je disais tous les jours à mes joueurs qu’il est facile de suivre le premier mais dès l’instant où vous êtes premiers, il est difficile de s’accrocher. Nous nous sommes accrochés pour nous maintenir.
- Avez-vous eu des doutes par moments ?
Non pas du tout. J’aurais eu des doutes s’il y avait encore cinq ou six journées à jouer. Mais à deux ou trois journées, il n’y avait plus de raison d’avoir des doutes. Honnêtement mes joueurs étaient fatigués, ils ne tenaient pratiquement plus surtout quand les rencontres ont été rapprochées de trois jours. Il nous était difficile de bien bosser.
- Y avait-il un ou deux clubs que vous avez craint dans ce championnat ?
Oui, le Stade d’Abidjan et le RCA nous ont posés d’énormes problèmes. Ce sont les deux équipes que nous n’avons pas pu gagner dans ce championnat. Nous avons perdu en aller et retour contre le Stade donc deux fois et nous avons perdu une fois contre le RCA et nous avons fait un match nul contre cette même équipe. Ce sont les deux équipes difficiles à jouer. Mais un championnat ne se joue pas contre deux ou trois équipes uniquement, il faut arriver à faire une série de victoires et c’est ce que nous avons fait au bon moment d’ailleurs, au moment où le RCA et le Stade d’Abidjan étaient en difficulté et que l’ASEC Mimosas était à la peine après ses matches de coupe d’Afrique. Cela nous a permis de prendre le large.
- Maintenant il y aura la Ligue des Champions. C’est un autre challenge n’est-ce pas ?
Tout à fait et je dirais que c’est plus qu’autre chose. Nous avons mis la barre très haut. Est-ce que nous aurons les moyens et les capacités de représenter valablement le pays ? Nous allons prendre le temps de nous préparer après un mois ou un mois et demi de repos. Nous allons préparer quelque chose qui va venir mettre du feu dans ce stade de San Pedro. J’aimerais bien le vivre, en tout cas c’est mon rêve, permettre aux supporters de San Pedro de venir nous soutenir. Ce sera intéressant.
- Est-ce que vous êtes déjà prêt au plan psychologique ?
Moi je suis déjà prêt, c’est la compétition des grands, c’est la lumière du football africain. Quels entraîneurs et quels joueurs africains n’ont-ils pas envie de jouer cette compétition ? Maintenant, il ne s’agit pas d’être aligné et se faire éliminer au premier tour. Moi je rêve de la phase de groupes.
- Avez-vous déjà des noms de joueurs au plan local ou africain pour renforcer votre équipe en vue de la Ligue des Champions ?
Franchement je n’ai encore scotché aucun nom. Je n’ai que mes joueurs actuels. Laissez-nous nous reposer et après travailler avec les dirigeants pour voir ce qu’il y a lieu de faire c’est-à-dire voir ceux qui peuvent venir renforcer l’équipe.
Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial à San Pedro