La Guinée, indépendante depuis 1958 est un pays de l’Afrique de l’ouest. Le Français est la langue officielle du pays. C’est en 1984, avec l’avènement de la 2éme République que le pays a rompu avec le monopartisme. Ce qui a valu des changements sur les plans économiques, politique, culturel, social, etc.
En 1991 un changement souffle sur le monde de la presse guinéenne qui n’était composé que des médias étatiques, (la radio, la télévision et le quotidien national « Horoya»).
C’est ainsi qu’après la rédaction, le vote et la promulgation de la loi fondamentale en 1991, les lois sur la presse furent adoptées la même année. Notamment, les lois 005, et 006 de décembre 1991 sur la liberté de la communication.
Sur le terrain, Afrikipresse.fr a recensé au total 83 journaux qui paraissent plus ou moins régulièrement, dont 1 quotidien privé, 26 hebdomadaires, 17 bimensuels, 37 mensuels, et 1 magazine.
Depuis 1984 le marché des journaux en Guinée ne possède qu’un seul distributeur agréé. Il s’agit de M. Mamoudou Diallo, sexagénaire. Revenu en Guinée après la chute du premier régime d’Ahmed Sékou Touré, M. Diallo était l’un des plus grands distributeurs des journaux à Abidjan dans les années 79.
Assis sur un banc en bois, registre des journaux en main, il voit très mal l’avenir de la distribution des journaux en Guinée. ‘’Ici, si j’abandonne la distribution des journaux, personne ne pourra prendre le relais car beaucoup de patrons de presse me doivent de l’argent. D’ailleurs certains sont décédés. Et j’estime que ça atteint le 200 millions de francs guinéens’’, révèle Mamoudou Diallo.
M. Diallo a 25 détaillants qui viennent s’approvisionner chez lui. L’exemplaire du journal vendu à 3000 GNF (0,33 euros) comme prix officiel est pris à 2400 GNF soit une marge de 20%, comme revenu. Et par semaine, dit-il, il enregistre entre 400 à 2000 exemplaires de journaux.
Ce qui le motive à faire ce travail, ‘’ c’est pour épauler ma famille parce que tous mes frères sont très âgés, ( ….. ) c’est pour aider aussi certains jeunes qui n’ont pas de travail. Ils viennent ici prendre des journaux pour aller revendre afin de trouver leur gagne-pain’’.
Cependant, Mamoudou Diallo déplore l’attitude de certains : ‘’ils ne prennent pas au sérieux le travail qu’ils font. Ils ne voient que leur intérêt personnel’’.
Conditions de vie et de travail
Les journalistes du service public sont considérés comme des fonctionnaires de l’Etat. Ils évoluent dans la grille de la fonction publique. Dans cette fonction publique, le salaire interprofessionnel minimum garanti (Smig) est fixé depuis 2012 à 450 000 GNF (51 euros). Ce qui veut dire que le journaliste a un pouvoir d’achat faible par rapport aux autres journalistes de la sous-région. Sur le plan des conditions de travail, les journalistes ne sont pas mieux outillés. Ils travaillent dans des conditions assez difficiles, sans prise en charge maladie, ni garantie de sécurité. Ce qui fait qu’ils payent une lourde facture pour leur régime alimentaire. Les logements, les transports sont généralement précaires, pour les journalistes.
Quand aux journalistes du secteur privé, le manque de convention collective les expose aux aléas du recrutement et du licenciement. Là également, rien n’est établi en matière de salaire, ils sont souvent payés à la pige. La plupart des patrons de presse sont des journalistes. Les contrats de travail sont inexistants surtout dans la presse écrite. Les conditions de travail sont précaires aussi bien dans les médias privés que publics.
La presse privée guinéenne bénéficie d’une subvention annuelle de 3 milliards de francs guinéens (270 mille euros ).
Le Conseil National de la Communication est l’organe de régulation des médias en Guinée . Il jouit de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Pour la transparence et le pluralisme de la presse, il a qualité de veiller au respect par les organes de presse, des obligations prévues par les lois et règlements en matière de communication, et de réguler les médias et les partis politiques pendant les consultations électorales, présidentielles, communales et communautaires.
Mamadou Aliou Diallo à Conakry